7 septembre 2024
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Procès Thomas Sankara et compagnons : Le tribunal condamne Compaoré Blaise, Diendéré Gilbert et Kafando Tousma Yacinthe à la peine d’emprisonnement à vie chacun

Le verdict du procès Thomas Sankara et ses compagnons est tombé ce mercredi 6 avril 2022 à la première chambre tribunal militaire de Ouagadougou. Les peines vont de l’acquittement à la prison à vie dans le verdict prononcé par le président du tribunal, Urbain Méda.

Dans, ce verdict du tribunal,  L’ex-président Blaise Compaoré, en exil à Abidjan, a été condamné à la prison à vie dans le procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et douze de ses compagnons. Il en est de  même pour le général Gilbert Diendéré et le fugitif Kafando Tousma Yacinthe. Et aussi, la déchéance des décorations de tous les accusés condamnés ayant bénéficié d’une ou de plusieurs distinctions honorifiques.

Après six mois de procès dans le dossier Thomas Sankara, la chambre de jugement du tribunal militaire a livré son verdict dans l’affaire où 14 accusés étaient le box des accusés. Dans ce verdict, le tribunal a pris le contre-pied du parquet militaire qui avait requis 30 ans de prison ferme contre les fugitifs Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando et 20 ans contre le général Gilbert Diendéré. Dans le verdict le tribunal militaire a condamné les trois hommes à la prison à vie.

Des avocats de la défense©L’Infoh24

En effet, le tribunal en statuant publiquement, par défaut à l’égard de Compaoré Blaise et de Kafando Tousma Yacinthe, contradictoirement à l’égard de Belemliga Albert, Pascal, Sibidi, Demé Djakalia, Diebre Alidou, Jean Christophe, Diendéré Gilbert , Kafando Hamado , Ilboudo Yamba, Elysée, Ouédraogo Nabonswendé , Ouédraogo Tibo , Palm Mori , Aldiouma Jean-Pierre, Sawadogo Idrissa, Tondé Ninda dit Pascal et Traoré Bossobè.

Pour le tribunal en matière criminelle et en premier ressort a déclaré relativement aux faits de faux en écriture publique ou authentique reprochés aux accusés Diebré Alidou, Jean-Christophe, Kafando Hamado et aux faits de recel de cadavres reprochés aux accusés Compaoré Blaise et Diendéré Gilbert, l’action publique éteinte à leur égard pour cause de prescription.

Le tribunal a acquitté l’accusé Traoré Bossobè des chefs de complicité d’attentat à la sûreté de l’État et de complicité d’assassinat pour infraction non constituée, acquitte l’accusé Diendéré Gilbert du chef de subornation de témoin pour  infraction non constituée. Mais il déclare l’accusé Tondé Ninda dit Pascal alias Mang-Naaba coupable des faits de subornation de témoin.

Des avocats de la partie civile©L’Infoh24

Pour les accusés Belemliga Albert Pascal  Sibidi, Demé Djakalia, Ouédraogo Tibo,   Palm Mori Aldiouma Jean-Pierre, Sawadogo Idrissa, Ilboudo Yamba Elysée, Ouédraogo Nabonswendé. Le tribunal les déclare coupables des faits d’assassinats. Il en est de même pour les accusés Kafando Tousma Yacinthe,  Ilboudo Yamba Elysée,  Sawadogo Idrissa et  Ouédraogo Nabonswendé, coupables des faits d’assassinats.

Quant aux accusés, Compaoré Blaise, Diendéré Gilbert et  Kafando Tousma Yacinthe, ils sont déclarés coupables des faits d’attentat à la sûreté de l’Etat par le tribunal. De même pour  les accusés Compaoré Blaise et Diendéré Gilbert coupables des faits de complicité d’assassinats à eux reprochés.

Le tribunal en répression a condamné Belemliga Albert Pascal  Sibidi et  Demé Djakalia à cinq (05) ans d’emprisonnement assorti du sursis chacun. Tondé Ninda dit Pascal à trois(03) ans d’emprisonnement ferme. Ouédraogo Tibo et Palm Mori, Aldiouma Jean-Pierre à 10 ans d’emprisonnement ferme chacun. Ilboudo Yamba Elysée à 11 ans d’emprisonnement ferme. Sawadogo Idrissa et  Ouédraogo Nabonswendé à 20 ans d’emprisonnement ferme chacun.

Pour  l’avocat de la partie civile, Me Proposer Farama  « L’Afrique et le monde entier se souviendront qu’il y a un peuple qui s’est battu pendant près de 34 ans pour que justice soit rendue à des hommes valeureux qui sont tombés un 15 octobre 1987. Tué par la barbarie de leurs camarades » a-t-il indiqué.

L’avocat de la partie civile, Me Prosper Farama©L’Infoh24

Et la leçon est ainsi donnée pour que « ce genre de crime odieux n’arrive plus jamais au Burkina Faso et peut-être nulle part en Afrique ».  C’est « un jour de soulagement, un jour historique ». À partir de ce procès,« le véritable deuil des familles, qui pendant 34 ans ont véritablement souffert, commencera » a conclu Me Farama.

Quant aux  accusés, Compaoré Blaise, Diendéré Gilbert et  Kafando Tousma Yacinthe, le tribunal a requis la peine de vie d’emprisonnement à vie chacun. Pire, il a  prononcé la déchéance des décorations de tous les accusés  condamnés ayant bénéficié d’une ou de plusieurs distinctions honorifiques. Selon l’avocat de la défense, Me Matthieu Somé, ce procès va permettre au Burkinabè de se réconcilier avec lui-même et « former une union sacrée autour des questions essentielles qui nous préoccupent tous ». Mais, il estime que le verdict donné par le président du tribunal militaire, Me Urbain Meda, est aux « antipodes des faits ».

« La peine plafonnée pour mon client (Gilbert Diendéré, ndlr) est excessive. Si vous remarquez, étant présent, il a pris la même peine que ceux qui étaient absents, ce n’est pas tout à fait juste parce qu’il est venu apporter sa contribution en s’expliquant devant le procureur », a-t-il fustigé.

Un aperçu de la salle d’audience ce jour pour le verdict du tribunal militaire©L’Infoh24

Dite que le présent jugement vaut titre de détention pour les accusés condamnés à une peine privative de liberté non couverte par la détention provisoire conformément aux dispositions de l’article 315-15 de la loi n°040-2019/AN du 29 mai 2019 portant Code de procédure pénale. Dit que les mandats d’arrêts décernés contre Compaoré Blaise et Kafando Tousma Yacinthe sont maintenus et ce en application des dispositions de l’article 261-128 alinéa 4 de la loi n° 040-2019/AN mai 2019 portant code de procédure pénale.

Avant de terminer le prononcé du verdict,  le président a averti les parties qu’elles avaient  un délai de quinze (15) jours francs à compter du prononcé du présent jugement, pour interjeter appel, conformément aux dispositions de l’article 317-9 du code procédure pénale. Le procès reprend le 13 avril 2022 pour les intérêts civils  

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