Inédit ! Le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouaga 1, dans les locaux du centre national de presse Norbert Zongo. Harouna Yoda a accepté venir parler de l’affaire Norbert Zongo. C’était le samedi 5 décembre 2018. Aux dires du procureur, le dossier Norbert Zongo avance.
Le procureur du Faso, Harouna Yoda, convié au club de la presse le samedi 5 décembre 2020 a rassuré. Le dossier Norbert Zongo avance. Plusieurs actes ont été posés par le juge d’instruction dans le sens de la manifestation de la vérité dans cette affaire.
Depuis la réouverture du dossier en juin 2015 après l’insurrection populaire, le juge a entendu plusieurs témoins et a réuni un faisceau d’indices concordants qui lui ont permis d’inculper et de décerner des mandats de dépôt contre les soldats Banagoulo Yaro, Christophe Kombasseré et Wanpasba Nakooulma. C’était le 9 décembre 2015. Le juge a également inculpé François Compaoré et émis un mandat d’arrêt contre lui. Une demande d’extradition a même été rédigée et transmise aux autorités compétentes. La France saisie du dossier a accédé à la demande après l’avis favorable des Cours d’appel et de cassation de la République française.
Selon le procureur Yoda, les avocats de François Compaoré ont attaqué en mars 2020 le décret d’extradition devant le Conseil d’État. La décision de cette juridiction supérieure de l’ordre est toujours attendue.
Journaliste d’investigation, Norbert Zongo est fondateur et directeur de publication du journal L’Indépendant. Il a été assassiné le 13 décembre 1998 sur l’axe Ouagadougou-Sapouy alors qu’il se rendait à son ranch avec son frère, son chauffeur et un de ses amis. Tous ont été tués et brûlés.
Les autorités d’alors ont présenté la boucherie comme le résultat d’un accident. Les grandes manifestations ont vite tué la thèse de l’accident. A l’époque, les autorités judiciaires avaient d’abord ouvert une information judiciaire pour recherche de la cause de la mort selon l’actuel procureur. Les enquêtes ont révélé qu’il ne s’agissait pas d’un accident, confie le procureur Yoda.
Le rapport de ma commission d’enquête indépendante avait conclu en avril 1999 à un assassinat des quatre occupants du véhicule. L’instruction conduite par un juge avait abouti à un non-lieu contesté et attaqué devant la chambre d’accusation qui l’a confirmé. Il a fallu l’insurrection pour voir naître l’espoir d’une justice pour les suppliciés de Sapouy. Mais quand ? Le procureur n’a pas donné une date approximative pour la tenue du procès.