Dans une déclaration rendue publique ce 20 septembre 2022, le président de l’université Jean Moulin de Lyon 3, Eric Carpano, entend demander le retrait du titre de docteur honoris causa à l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré.
L’université Jean Moulin de Lyon 3, ne souhaite plus que le titre de Docteur honoris causa attribué à Blaise Compaoré en 2004 le demeure. Il faudra le lui retirer. C’est en substance ce que dit le communiqué de presse signé par le président de l’Université, Eric Carpano.
« Ce qui était déjà inacceptable en 2004 l’est encore davantage aujourd’hui ; ce dernier (NDLR : Blaise Compaoré) ayant été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat, entre autres, de Thomas Sankara.
En conséquence, et afin de laver l’affront fait aux valeurs universitaires autant qu’au peuple burkinabè, j’ai pris la décision, en responsabilité, de soumettre au prochain Conseil d’administration le retrait sans délai du titre de Docteur honoris causa de l’université Jan Moulin à M. Blaise Compaoré ». Dit le communiqué.
Pour le président Eric Carpano, « l’université est une communauté fondée sur des valeurs essentielles au sein desquelles les droits humains occupent une place centrale et fondatrice » et de « par le passé, l’université Jean Moulin a gravement manqué à ces valeurs en décernant le 23 avril 2004 le titre de Docteur honoris causa à Blaise Compaoré, dictateur du Burkina Faso ayant asservi son peuple durant des années et symbole d’une francophonie dévoyée par le néocolonialisme de la Francafrique »
En rappel, déjà en 2004, l’union nationale des étudiants de France (UNEF) dénonçait cette distinction de Blaise Compaoré en ces termes : « Quels éléments peuvent permettre à une Université de décerner un titre honorifique au responsable d’une telle gabegie, accompagnée d’une multiplication des violations des droits de l’Homme, au mépris d’un peuple soulevé comme un seul homme depuis fin 1998 sous le mot d’ordre « trop c’est trop » ? »
Blaise Compaoré a été condamné par contumace le 6 avril dernier par le tribunal militaire de Ouagadougou pour « atteinte à la sureté de l’Etat, recel de cadavre et complicité d’assassinat dans le jugement de l’affaire du coup d’Etat du 15 octobre 1987.
J.B ZONGO
