Le réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a dénoncé la mauvaise qualité des infrastructures routières réalisées au Burkina Faso. C’était au cours d’un atelier de présentation des résultats du suivi citoyen des projets routiers de l’Etat tenu ce mardi 27 avril 2021 à Ouagadougou. Des soupçons de corruption ont été également constatés par le REN-LAC sur le terrain.
Le ministère des infrastructures et du désenclavement en collaboration avec le réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) ont mis en place un cadre de suivi citoyen des projets routiers de l’Etat. Après trois ans de mise en œuvre, les résultats de ce projet ont été présentés aux hommes de média ce mardi 27 avril 2021 à Ouagadougou. Financée par le projet de gouvernance économique et de participation citoyenne (PGEPC), cette initiative vise à garantir des infrastructures routières de qualité au Burkina Faso selon Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC.
Les infrastructures concernées par cette étude sont entre autres, les infrastructures réalisées dans le cadre des festivités du 11 décembre, les routes Manga-Zabré, Kantchari-frontière du Bénin, etc. Les dimensions des routes, la qualité, le volet social, les travaux connexes notamment les constructions des murs de clôture, des forages, le respect des cahiers de charge, le respect de l’implication des citoyens dans le choix des sites de construction des différentes infrastructures ont été les indicateurs sur lesquels l’étude a été menée.
Pour Harouna Ouédraogo, secrétaire adjoint à l’information et à la communication du REN-LAC, cette étude commencée il y a de cela trois ans a pour but de trouver des pistes de solution grâce à un suivi citoyen, à la mauvaise qualité des infrastructures routières réalisées par l’Etat burkinabè. « Ce projet, c’est l’œil du citoyen sur la qualité des travaux des infrastructures routières réalisées au Burkina Faso » explique Harouna Ouédraogo.
Des manquements, des déceptions, la non-implication des bénéficiaires directs dans le choix des sites devant abriter les infrastructures ont été constatés sur le terrain, foi de Harouna Ouédraogo. Il reconnait que des soupçons de corruption ont été aussi constatés sur le terrain. « Vous savez partout où y a manquement, y a corruption. Il y a des voies qui devraient passer normalement dans certaines localités mais ça n’a pas été le cas. Y a des soupçons d’autant plus que la population n’est pas impliquée dans ces choix », regrette-t-il.
Par conséquent le REN-LAC recommande au ministère des infrastructures de toujours impliquer les citoyens, les populations bénéficiaires directes du début jusqu’à la fin de la réalisation des différentes infrastructures pour garantir des infrastructures de qualité au Burkina Faso.
Ezédine Boly, conseiller technique au ministère des infrastructures et du désenclavement a salué cette collaboration ‘’gagnant-gagnant’’ entre le REN-LAC et le ministère pour l’amélioration de la qualité en matière d’infrastructures routières au Burkina Faso. Il espère que les recommandations formulées par le REN-LAC serviront à améliorer les choses. « C’est un partenariat qui nous permet d’améliorer la gouvernance dans nos services. Nous avons ouvert en toute transparence nos services et nos chantiers au REN-LAC qui a pu voir par lui-même ce qui se fait sur le terrain afin que nous puissions grâce à ses recommandations, améliorer notre gouvernance économique et faire en sorte que nous ayons des infrastructures de qualité pour le bonheur des populations », a-t-il déclaré.