Le réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) dans une récente tribune a dénoncé les méthodes utilisées par des partis et formations politiques pour battre campagne. Il ressort des comportements de corruption de certains partis politiques.
Le secrétariat exécutif du réseau national de la lutte anti-corruption (REN-LAC) dans une tribune parue le 10 novembre 2020 s’offusque des méthodes utilisées par les partis et formations politiques pour convaincre l’électorat dans cette période de campagne. Il soutient que les formations et partis politiques, toutes tendances confondues « rivalisent de techniques clientélistes, sous le regard affligé d’une partie de l’opinion nationale. »
D’entrée de jeu, le secrétariat exécutif fustige l’attitude du candidat du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré, candidat à sa propre succession. En effet, le REN-LAC explique que pour tenir le pari de la mobilisation, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) « n’a pas lésiné sur les gros moyens, à savoir les distributions de vivres et de billets de banques, dons de carburants. »; sans oublier le riz gras distribué au stade Sangoulé Lamizana, lieu de meeting à Bobo-Dioulasso.
L’utilisation d’engins de l’Etat, les dons de vivres, de motocyclettes, de carburants, des cadeaux à des chefs coutumiers et religieux, ainsi que des distributions de T-shirts ou de pagnes Faso Danfani, sont entre autres les pratiques auxquelles se sont donnés tous les partis et formations politiques pour la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat.
A titre illustratif, le REN-LAC prend pour preuve l’attitude du candidat du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), Eddie Komboigo lors de la deuxième journée de la campagne électorale au secteur 3 de la ville de Koudougou. Il explique qu’à cette date, le candidat Eddie Komboïgo a distribué de l’essence aux électeurs.
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Cette pratique semble visiblement être l’apanage de tous les partis politiques sans exception. En effet, même le principal parti d’opposition, l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) ne déroge pas à la règle. En effet, le REN-LAC soutient que « le bureau UPC de Foungou, village natal de Zéphirin Diabré, a offert du poisson à des fonctionnaires pour dérouler le programme du candidat. ».
Egalement, lors du passage du candidat Roch Marc Christian Kaboré à Tenkodogo le dimanche 08 novembre 2020, le REN-LAC affirme dans sa tribune que les points de ventes de carburant ont été réquisitionnés pour servir des groupes de personnes.
Le REN-LAC tire la sonnette d’alarme
En clair, pour le secrétariat exécutif, toutes ces pratiques « malsaines, voilées ou ouvertes, » tombent sous le coup de la corruption et de la fraude électorales punies par la loi, car soutient-il, ces pratiques sont perçues comme une violation de la loi électorale.
Pour le REN-LAC, la persistance de telles pratiques en période électorale traduit l’approfondissement de la crise morale au sein de la classe politique institutionnelle dans son ensemble.
Pour cela, le réseau de lutte contre la corruption s’inquiète, et tire la sonnette d’alarme. Il interpelle toute la classe politique à « la nécessité d’assoir une gouvernance vertueuse. »
En tous les cas, le REN-LAC dit suivre de près le déroulement de la campagne et a interpelle les différents candidats et partis politiques engagés dans ces élections couplées à « sortir des pratiques qui ne les honorent pas». Il a invité les populations, particulièrement les jeunes, à se démarquer de la corruption et de la fraude électorales et à les dénoncer. Par ailleurs, le réseau a invité les autorités judiciaires à s’intéresser à ces pratiques qui sont constitutives d’infractions au sens de loi pénale.