Crise au Tchad : Les Tchadiens indignés s’insurgent contre la succession de père en fils

Le collectif de Tchadiens indignés résidents au Burkina Faso a battu le pavé, ce vendredi 30 avril 2021 à Ouagadougou pour manifester contre la patrimonialisation du pouvoir au Tchad par le clan Deby. Le collectif de Tchadiens indignés résidents au Burkina Faso condamne la prise du pouvoir par les voies antidémocratiques. Il réitère son appel à une transition purement civile et l’organisation dans les brefs délais des assises nationales inclusives.

Loin géographiquement du pays mais très proche de cœur sur la situation qui prévaut actuellement au Tchad. C’est dans cette vision que  le collectif de Tchadiens indignés résidents au Burkina Faso a décidé de se faire entendre auprès de leurs responsables à l’ambassade du Tchad au Burkina.

Débutés vers la station totale, les membres du collectif ont battu le pavé pour rallier l’enclave diplomatique tchadienne en scandant des slogans comme : « Ta liberté naitra de ton courage, non aux putschistes, non à la junte au pouvoir, une république n’est pas une dynastie, oui à l’ordre constitutionnel, à un pouvoir civil ». A leur arrivée, le mouvement a été arrêté par la sécurité. Un agent de la sécurité s’approche vers les manifestants et demande à s’entretenir avec les responsables du collectif.

Le slogan d’un manifestant du collectif ©infoh24

Après quelques minutes d’échanges, les deux membres du collectif ont informé leurs camarades qu’ils ne peuvent pas avoir accès à l’ambassade pour livrer leur message et le remettre. Face à ce refus de la sécurité, le collectif a décidé finalement de livrer sa déclaration à la presse. « Nous n’avons pu déposer la déclaration car après le dépôt de notre demande, le chargé des affaires de l’ambassade nous a fait savoir qu’il n’allait pas la recevoir. La dernière fois que nous venus, une équipe de pandore nous attendait et aujourd’hui c’est encore pareil. En lieu et place de venir écouter les citoyens parce que c’est notre droit, non, ils ont préféré dépêcher la sécurité » a déclaré un membre du collectif, Masbé Ndengar

En effet, pour le collectif, un coup d’État a été perpétré au Tchad avec la bénédiction de la France après la mort du dictateur Deby. Cela a conduit à une remise en cause de la souveraineté au profit du fils du dictateur et au détriment de l’ordre constitutionnel. Une démarche condamnée par le collectif.

Les membres du collectif devant leur ambassade ©infoh24

Pire il s’insurge contre la prise du pouvoir par une clique de militaire dont le dessein est d’assurer la continuité d’un système qui tout au long de sa gestion a montré toutes ses limités. « Nous tenons à dire au chargé des affaires de l’ambassade de Tchad que chaque semaine, nous serons devant l’ambassade tant que cette bande de putschistes sera toujours à la tête du pouvoir. Et le seul recours pour stopper notre mouvement c’est le retour à l’ordre constitutionnel » a martelé un membre du collectif, Masbé Ndengar.   

Au regard de la situation, le collectif appelle au président autoproclamé du conseil militaire de transition (CMT) à la retenue et à remettre le pouvoir à un gouvernement civil immédiatement afin de préserver la paix et le vivre ensemble. Des valeurs, selon le collectif qui sont fondamentaux pour la vie d’une nation. Il s’indigne contre la répression érigée comme modèle par le pouvoir auto proclamé contre les manifestants.

Un membre du collectif, Masbé Ndenga©infoh24

Le collectif condamne avec fermeté cette barbarie d’un autre siècle mieux, il demande la démission du CMT dirigé par le fils du dictateur Deby. Le collectif exhorte la communauté internationale et particulièrement la France à cesser tout soutien à ces putschistes et à prendre les mesures nécessaires pour permettre une transition pacifique, apaisée et inclusive. Il exige la libération de tous les manifestants arrêtés et que justice soit rendue pour ceux qui ont causé la mort de certains manifestants.  

Le collectif de Tchadiens indignés résidents au Burkina Faso exige des sanctions contre les militaires au pouvoir et leurs collaborateurs. Sans quoi, les actions de protestation seront amplifiées jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel.               

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