Depuis la détention en résidence surveillée de l’ex-président Roch Kaboré, suite au coup d’État du 24 janvier 2022, des voix se sont élevées pour demander sa libération. Mais le gouvernement à travers des sorties tente de donner des explications qui ne convainc pas bon nombre de Burkinabè. Que nous cache le gouvernement dans cette affaire?
Après le coup d’État du 24 janvier 2022, le gouvernement burkinabè avait tenté de rassurer l’opinion publique nationale et internationale que l’ex-président n’était pas en détention et qu’il rejoindrait, dans les prochains jours une résidence familiale de son choix, avec sa sécurité assurer par le gouvernement.
Dans un communiqué daté du 31 mars 2022, le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo indiquait que « le gouvernement est conscient du rang qu’il occupe et du fait des responsabilités qu’il a occupées, il lui faut une attention particulière et une sécurité adaptées ». Certes l’ancien président mérite une attention particulière mais pas de cette manière. Pourquoi le président du Faso et son gouvernement ne disent-ils pas la vérité aux burkinabè ?
Liberté surveillée ou exil?
Selon une source de la famille Kaboré, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) s’est inscrit dans une logique de libérer le président Roch Marc Christian Kaboré. Mais à condition que l’ancien président du Faso après sa libération parte en exil.
Une proposition du MPSR rejetée par ce dernier qui estime qu’il ne voit pas pourquoi il devrait le faire. Une repose qui angoisse, au plus haut sommet le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Ce que le MPSR semble oublier, c’est que lors du putsch, le président Roch Kaboré avait rejeté l’offre de l’armée française de l’exfiltrer du pays comme elle a eu à le faire avec le président Blaise Compaoré.
En clair, le président Kaboré, qui estime que jusqu’à présent, rien ne lui a été reproché devant une juridiction, ne voit aucune raison de fuir ou de quitter le pays. Face à cette affaire de détention en résidence surveillée de l’ex-président Roch, le pouvoir en place ne semble donc pas jouer franc-jeu avec les burkinabè.
Liberté réclamée par le MPP
Dans sa quette pour sa libération, le MPP, le parti de l’ancien Kaboré lors de sa sortie avait invité le président du MPSR, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, de respecter les engagements pris, à savoir de veiller au respect des droits fondamentaux de tout citoyen, reconnus par l’Acte fondamental, la Constitution et divers instruments internationaux auxquels adhère le Burkina Faso.
Le parti a également dans cette démarche appelé les autorités coutumières et religieuses à investir leur sagesse dans toutes les sphères sociales du pays pour la libération de Kaboré et, la communauté internationale, à se préoccuper davantage du sort de celui-ci en signifiant aux autorités militaires son rejet des emprisonnements politiques.
Le pouvoir du MPSR gagnerait à ce que l’information livrée aux citoyens par une autorité ne tombe en désuétude car ceux qui l’ont pratiqué de par le passé ont regretté leur méthode. Quand le citoyen n’arrive plus à croire à l’autorité, sa présence ne servira pas aussi au développement de son pays.