À l’occasion, de la journée Mondiale contre l’hypertension, ce 17 mai, l’obstétricien et gynécologue, Pr. Charlemagne Ouédraogo, ancien ministre en charge de la santé, a donné des conseils sur l’hypertension, mais également sur la pré-éclampsie pendant la grossesse.
L’Hypertension et la Pré- éclampsie pendant la grossesse
De plus en plus, des femmes enceintes font l’hypertension artérielle et si elle n’est pas bien contrôlée, une pré- éclampsie peut survenir avec son lot de conséquences pour la mère et le fœtus ou le nouveau-né.
Maladie de la grossesse, la
pré- éclampsie affecte 5 à 10% des femmes enceintes, signe que l’hypertension est accompagnée d’un mauvais fonctionnement de certains organes de la mère pendant la grossesse.
Par définition, l’hypertension artérielle est une pression anormalement élevée du sang dans les artères. Lorsque le sang circule dans le corps, il exerce une pression sur les parois des artères. On dit que la pression sanguine est élevée chez la femme enceinte si elle est supérieure ou égale à 140/90. On parle d’hypertension artérielle.
L’hypertension peut exister avant la grossesse. Si la pression augmente pendant la grossesse après la 20 ème semaine, on parle d’hypertension gestationnelle. Maintenant, cette pression qui s’est augmentée peut affecter certains organes de la mère comme le cœur, les reins qui ont des difficultés à fonctionner correctement et des protéines peuvent s’accumuler dans les urines. En ce moment, on parle de pré-éclampsie.
Pour une compréhension plus facile, la pré- éclampsie associe une hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines après la 20 ème semaine de grossesse soit au début du 5ème mois de grossesse.
La pré- éclampsie est le plus souvent sans manifestations. Lorsque qu’elle est accompagnée de signes, on peut observer chez la femme enceinte entre autres des maux de tête sévères, des troubles de vision, des douleurs abdominales, des nausées et vomissements, une prise de poids excessive, une bouffissure du corps, etc.
Il faut savoir que la pré-éclampsie résulte d’un dysfonctionnement du placenta, cet organe qui assure les échanges entre le fœtus et la mère et la régulation hormonale de la grossesse.
L’insuffisance placentaire c’est à dire le manque d’efficacité du placenta conduit à une perturbation de la croissance de l’enfant à savoir un retard de croissance intra-utérin et à une libération de nombreux débris placentaires et de cellules fœtales dans le sang maternel.
Ce qui peut conduire aussi à une naissance prématurée, une césarienne, un risque de développer un infarctus du myocarde et un AVC, un décès de la mère ou de l’enfant.
La complication de la pré-éclampsie est l’éclampsie désignant des convulsions qui surviennent chez les femmes enceintes qui présentent une pré- éclampsie.
Si la femme enceinte faisait la tension avant la grossesse ou antérieure à la 20 ème semaine et que vient s’ajouter la protéinurie (les protéines dans les urines), on parle de pré-éclampsie surajoutée.
Les femmes enceintes à risque de pré-éclampsie sont celles qui ont :
-une première grossesse,
– une grossesse multiple (grossesse gémellaire par exemple),
– un changement de partenaire sexuel entre la grossesse en cours et la précédente,
– une procréation médicalement assistée avec don de sperme,
– un âge maternel inférieur à 18 et supérieur à 40,
– un surpoids ou l’obésité,
– un antécédent personnel de pré- éclampsie,
– une maladie chronique comme le diabète, la tension,
-une maladie cardiovasculaire,
– ça peut être aussi génétique.
Prévention et conseils
– surveillance mensuelle de la tension de la femme enceinte et la recherche de protéines dans les urines ;
-suivi régulier en consultation prénatale ;
– une femme qui a un antécédent de pré- éclampsie doit être bien suivie.
Dans la plupart des cas, la femme accouche d’un bébé en bonne santé et se rétablit rapidement.