Le Mali a son Goïta, le Burkina a aussi son Damiba

Très tôt le dimanche 23 janvier 2022, les Burkinabè se réveillent avec les tirs nourris provenant de plusieurs camps militaires notamment à Ouagadougou, à Ouahigouya et à Kaya. Des tirs qui rappellent un mauvais souvenir pour bon nombre de burkinabés à travers les actes que les « forces du mal » étaient encore en mission dans la capitale, comme ce qui était passé lors des attaques simultanées de l’ambassade de France et de l’État-major général des armées du Burkina, le 2 mars 2018. Telle était la pensée de certains qui estiment qu’avec le gouvernement resserrer et souder dirigé par l’astre Lassina Zerbo, la panacée était trouvée pour reprendre le navire qui tanguait dans les eaux troubles de l’insécurité.

Mais les plus avertis ont  aussitôt pensé à une fin de règne de ce gouvernement tant recousu par le styliste Roch Kaboré. Car pour eux la larve pourrie a été longtemps conservé dans le bocal. Et continuer à l’arroser risque d’éclater le bocal qui pourtant peut servir à faire germer d’autres plantes utiles pour donner de l’ombre aux burkinabè à cause de cette crise sécuritaire qui rend l’horizon sombre.

Pour preuve la mauvaise gouvernance, les brimades, les oppressions et surtout l’arrogance de certains responsables ont fini par exacerber les burkinabè qui ne comprennent plus les actions de celui-là qu’ils ont élu en 2020.Cette exacerbation des populations quoique les appels incessants des uns et des autres. Quand le tour de ceux qui ont d’autres moyens de pression  a sonné dans les casernes, le résultat  a été implacable.

Puisque l’incapacité des dirigeants à assurer la sécurité et la quiétude aux populations en luttant efficacement contre les attaques armées en leur dotant de matériels adéquats n’a jamais été une préoccupation des premiers responsables de ce pays. Tous ces ingrédients savamment malaxés ont fini par exploser pour donner un « Damiba » au Burkina comme le Mali avec son Goïta.

Ainsi, après feu Ibrahim Boubacar Keïta, Alpha Condé, c’est le tour du président Roch Kaboré qui n’a jamais su bien choisir les hommes qu’il faut pour l’accompagner de subir la foudre des colonels, en particulier celui colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Avec cette situation encore, la Communauté économique de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) va se faire vomir et briller par son incompétence face aux problèmes de ses pays membres.

Et comme chaque crise, elle tape sur la table avec force pour résoudre les crises, elle  a fini par détruire la table en exposant sa vétusté face à l’aspiration des peuples de la communauté qui n’aiment plus le diktat. Mieux, avec la CEDEAO, on pensait qu’avec son plan de rapprochement entre les pays, en matière commerciale et des pays par l’absence de visa, elle avait conquis les cœurs de ses populations. Malheureusement, elle fonctionne à géométrie variable et réagit en fonction de la tête du client au pouvoir. Certes Roch Marc Christian Kaboré a démissionné et bientôt  la CEDEAO et la communauté internationale lanceront des sanctions. Mais les putschistes burkinabè doivent respecter les engagements qu’ils ont pris et qui ont été applaudis par des populations.

Nous condamnons avec fermeté, l’irruption des militaires sur la scène politique qui souvent font pire. On n’oublie pas aussi le combat contre les terroristes et bandits car elle a été l’une des causes de départ du président Roch. Donc il appartiendra aux militaires de montrer aux burkinabè qu’ils ont de l’expertise et le verrou du blocage a été dégoupillé pour permettre une certaine fluidité des actions.

Dans des pays où les colonels sont déterminés à écrire l’histoire des pays la rigueur militaire, on se peut se dire sans se tromper que l’avenir du G5 Sahel est incertain. Il est temps que l’Afrique commence à trouver sa propre voie à suivre pour arrêter souvent ces rythmes qui nous éloignent de nos réalités. Disons non aux coups d’État et également le 3 e mandat.

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