3 octobre 2024
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L’insécurité à Ouagadougou : Bréhima Ouédraogo scrute les facteurs de sa recrudescence après l’insurrection de 2014

Pour son mémoire de master 2 en Aménagement du territoire, Bréhima Ouédraogo s’est penché sur la  « la problématique de l’insécurité à Ouagadougou après l’insurrection populaire d’octobre 2014 ».Après avoir  dressé un état des lieux de la situation sécuritaire de 2010 à 2020,l’etudiant a soutenu que l’insécurité à Ouagadougou s’est accentué après l’insurrection populaire d’octobre 2014.Il a ensuite scruté les principales causes de cette recrudescences et donner en dernier lieu des pistes de solution pour faire face à ce fléau grandissant. Son travail a été sanctionné par la mention bien. C’était le 04 Mars 2022 à l’université Joseph Ki-Zerbo.

D’entrée, l’impétrant a tout d’abord planté le décor en soulignant que l’insécurité est devenue l’un des sujets médiatiques qui fait la une de l’actualité internationale. A l’échelle du Burkina Faso, les défis de sécurité selon l’impétrant ont surtout été liés aux changements de régimes. Pour ce qui concerne la ville de Ouagadougou, l’impétrant souligne que la criminalité violente est devenue le quotidien des citadins à partir de 2010.Elle s’est caractérisée par une recrudescence à partir de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014. 

Les crimes et délits ont grimpé après l’insurrection populaire d’octobre 2014

Reprenant les statistiques du ministère de la sécurité, l’impétrant fait remarquer que les différents crimes/délits ont connu une hausse après l’insurrection populaire d’Octobre 2014. « Les crimes/délits contre la propriété ont connu une hausse de 6,45% sur la période 2014-2017 c’est-à-dire après l’insurrection populaire d’Octobre 2014 par rapport à celle de 2010-2013 avant l’insurrection populaire. Les crimes/délits contre les particuliers enregistrent une hausse de 15,78% sur la période 2014-2017 par rapport à la période 2010-2013, les crimes/délits contre les mœurs, eux ont connu une hausse de 62,59% sur la période 2014-2017 par rapport à la période de 2010-2013. Enfin, les crimes/délits contre la chose publique, ont connu une hausse de 90,30% sur la période 2014-2017 après l’insurrection populaire d’Octobre 2014 par rapport à la période 2010-2013 c’est-à-dire avant l’insurrection populaire d’Octobre 2014. » a-t-il souligné.

Plusieurs causes sont à l’origine de cette recrudescence de l’insécurité à Ouagadougou après l’insurrection populaire d’Octobre 2014.Pour l’impétrant, il s’agit notamment de la multiplication des actes d’incivisme matérialisé par le non-respect de l’autorité de l’Etat, le non-respect des symboles de l’Etat, le développement de la justice privée, la fraude, la contrebande, la corruption. « A la faveur de l’insurrection populaire une forme de liberté s’est propagée au sein de la société si bien que les gens ont désormais tendance à user de la violence pour revendiquer ou obtenir quelque chose » a-t-il rapporté.

Pour sa thèse, Bréhima Ouédraogo dit envisagé approfondir l’étude de l’insécurité sur la thématique « Les défis de l’insécurité liée au terrorisme au sahel : cas du Burkina Faso » © L’infoH24

Le chômage a joué un rôle important dans cette recrudescence. Selon l’impétrant, à la faveur de l’insurrection populaire, de nombreuses entreprises ont été pillées, saccagées et détruites, favorisant ainsi la perte d’emploi d’environ 5000 personnes. Ainsi ces nombreux chômeurs ont contribué d’une manière ou d’une autre à grossir le rang des chômeurs qui existaient déjà. Cela a contribué à accentuer l’insécurité dans la ville de Ouagadougou.

L’absence ou l’insuffisance de postes de police et de gendarmerie et le faible maillage du territoire par les services de sécurité sont des facteurs qui expliquent aussi la recrudescence de l’insécurité à Ouagadougou selon l’impétrant. « La ville de Ouagadougou compte douze (12) arrondissements et sur ces douze (12) arrondissements, il n’y a que sept (7) arrondissement qui disposent de postes de police ou de gendarmerie dans la limite de leurs territoires. Il se pose donc un problème de maillage du territoire communal par les services de sécurité. » justifie-t-il.

Le jury était composé du Professeur François de Charles Ouédraogo, directeur de mémoire, Dr MEUNIER Aude/NIKIEMA chargée de recherche à l’Institut des Sciences des Sociétés (CNRST), présidente du jury, Dr ROUAMBA Jérémi co-directeur de mémoire et Dr Ouédraogo Emmanuel, l’examinateur. © L’infoH24

En somme, l’impétrant a fait remarquer que la situation sécuritaire est préoccupante du fait de la transversalité et de la complexité des facteurs identifiés. Pour faire donc face à cette recrudescence, il préconise la sensibilisation au civisme, la création d’emplois et un meilleur maillage du territoire par la réorganisation de l’appareil sécuritaire qui peuvent contribuer à lutter efficacement contre l’insécurité dans la ville de Ouagadougou.

L’impétrant dit envisagé pour sa thèse, approfondir l’étude de l’insécurité sur la thématique « Les défis de l’insécurité liée au terrorisme au sahel : cas du Burkina Faso » dans le but de combler ce travail de recherche.

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