Le président français Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 10 juin 2021 la fin de l’opération Barkhane « sous sa forme actuelle » et la « transformation profonde » de la présence militaire française dans le Sahel.
Lancée en août 2014, l’opération Barkhane avait succédé à l’opération Serval déclenchée en janvier 2013 pour contrer l’offensive de groupes jihadistes vers le sud du Mali. Pour le Président français, Emmanuel Macron, l’opération sera remplacée par une « opération d’appui, de soutien et de coopération aux armées des pays de la région qui le souhaitent ».
Et cette fois-ci une toute opération s’inscrira dans une alliance internationale de lutte contre le terrorisme au Sahel. Mieux, il soutient que « nous ne pouvons pas sécuriser des zones qui tombent dans l’anomie parce que les États ne prennent pas leurs responsabilités. La poursuite de notre engagement au Sahel ne se fera pas à cadre constant (…) » a indiqué le président français.
Cette décision du Président Emmanuel Macron n’a rien d’une surprise car les discussions de ce changement ont débuté depuis fin 2020. En effet lors du sommet du G5 Sahel à N’Djamena, le sujet a été mis sur la table des échanges. Et la France avait manifesté sa volonté de réconfigurer son dispositif tout en restant engagée dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés de différents partenaires internationaux. Mais en son temps, les partenaires sahéliens avaient exprimé leurs inquiétudes à cause des flottements que la situation pouvait engendrer. Cette fois-ci la décision est tombée.
Elle a du être précipitée par le second coup de force du Colonel Assimi Goita. Après avoir dénoncé un geste « inacceptable », puis déclaré qu’il « ne reste pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition », Emmanuel Macron avait ensuite décidé, le 3 juin 2021, la suspension temporaire des opérations militaires conjointes avec l’armée malienne. Cette décision de la France en dit long sur la perception française du Coup de force perpétré par Assimi Goïta, devenu désormais le nouveau président de la transition.