Le maire de la commune de Ouagadougou était face à la presse ce lundi 29 novembre 2021 pour dresser le bilan des manifestations du 27 novembre 2021 dans la capitale. Les locaux de l’Etat civil de la mairie ont été vandalisés et les auteurs seront poursuivis en justice selon le maire Armand Pierre Béouindé.
Le samedi 27 novembre 2021, à l’instar de plusieurs villes du Burkina Faso, des milliers de manifestants ont pris d’assaut les rues de la capitale Ouagadougou pour une marche de protestation contre la dégradation de la situation sécuritaire et en guise de soutien aux Forces de Défense et de sécurité. Des appels à la démission du Président du Faso Rock Kaboré ont été lancés par les manifestants après le drame d’Inata. Une marche dispersée à coups de gaz lacrymogènes car étant considérée comme illégale. Durant cette manifestation les locaux de l’Etat civil de la mairie centrale ont été vandalisés par les manifestants.
Selon le maire qui s’est déporté sur les lieux avant le point de presse affirme que tous les ordinateurs ont été emportés et à vue d’œil on peut constater la destruction du serveur de stockage des données et les vitres, portes et chaises endommagées. La quasi-totalité des archives a été détruite selon Armand Pierre Béouindé. Il rassure les populations que des dispositions ont été prises pour poursuivre le servie dès ce lundi 29 novembre 2021 dans des locaux aménagés pour l’occasion. Les évaluations des pertes sont toujours en cours et les chiffres seront communiqués incessamment dès que disponibles selon le maire de la commune de Ouagadougou.
Le maire de la capitale burkinabè Armand Pierre Béouindé a tenu a donné les détails sur cette manifestation réprimée. Pour lui, aucune déclaration préalable de manifestation conformément aux dispositions de la loi n’a été reçue. Il reconnait tout de même que deux personnes se sont présentées avec un huissier de justice pour déposer ladite déclaration mais étant incomplète et le délai minimum de 72heures avant étant dépassé, elle a été rejetée. Il dit n’avoir pas regretté sa décision d’interdire la marche qui selon certains observateurs aurait été les raisons qui ont poussées les manifestants à prendre pour cible les locaux de la mairie de Ouagadougou. « Je ne regrette rien. Si c’était à refaire, je referai exactement la même chose », a-t-il lancé.
Il accuse aussi les responsables de certains partis politique et d’organisations de la société civile d’être les vrais instigateurs de cette marche et donc responsables et comptables dans les actes de vandalisme perpétrés par des manifestants « instrumentalisés ». « Les manifestants ont été instrumentalisés et ne disposaient pas de tous leurs moyens. Ils ont reçus le soutien de responsables des partis politiques et des associations qui ont nourri et entretenu la marche. Les vrais instigateurs sont restés à la maison. Les auteurs de ce vandalisme ont été clairement identifiés et seront traduits devant les juridictions compétentes », explique-t-il.
« Certains de nos concitoyens dont les plus vulnérables ont été instrumentalisés pour semer le chaos dans le centre-ville de Ouagadougou le samedi 27 novembre 2021. Nous avons tous observé que les vrais instigateurs se sont lâchement terrés chez eux, n’ayant pas eu la dignité d’être au-devant de ces manifestations. Susciter des troubles et s’en prendre au bien commun, c’est donner de la force à cet ennemi contre lequel nous devons tous nous dresser comme un seul homme. Les actes de destruction perpétrés au niveau de la mairie de Ouagadougou sont inacceptables et ce vandalisme finalement vient beaucoup plus nuire à nous-mêmes car ce sont les papiers d’Etat civil de familles qui sont détruites », a-t-il précisé.
Armand Pierre Béouindé estime qu’il n’y a pas eu de pertes en vie humaine mais quelques blessés légers ont été enregistrés. Comme le président du Faso Rock Kaboré, il dit comprendre la colère légitime des populations et les appelle à une union sacrée afin de vaincre le terrorisme. « Nous sommes tous affligés et révoltés face à cet ennemi commun qui est l’hydre terroriste. Sachons rester lucides, dignes et surtout soudés face à notre ennemi commun », a-t-il conclu.