Selon l’organisation mondiale de défenses des droits des journalistes, Reporters Sans Frontières (RSF), 50 journalistes ont tués dans le monde dont 5 en Afrique. La grande majorité l’a été dans des pays en paix.
Reporters Sans Frontières (RSF) explique que les atteintes à la pratique du journalisme dans le monde se poursuivent. Contrairement à ce qui pourrait se laisser entendre, les 50 journalistes tués en 2020 ne l’ont pas été dans des pays en guerre ou en conflits. « Ce bilan de Reporters sans frontières n’a pas beaucoup évolué par rapport aux 53 journalistes tués en 2019 » fait-on remarquer. L’information ressort du bilan publié le 29 décembre 2020.
La tendance à l’assassinat des journalistes dans les pays en paix a connu sa recrudescence en 2016 fait toujours remarquer RSF.
En 10 ans, RSF a « dénombre 937 journalistes tués ». L’organisation de défense de la presse constate la réduction du « nombre de journalistes tués sur les terrains de guerre », mais de plus en plus d’assassinats dans des pays dits en paix, une tendance amorcée dès 2016.
« En 2016 en effet, 58% des journalistes étaient tués dans des zones de conflits contre 32% cette année dans des pays en guerre comme la Syrie et le Yémen ou « des zones minées par des conflits de basse ou moyenne intensité » (Afghanistan, Irak) ».
Le plus grand nombre de journalistes qui ont péri a été enregistré au « Mexique, pays le plus meurtrier pour la profession ».
Toujours en termes de chiffres, « en 2020, près de sept journalistes sur dix, soit 34 journalistes représentant 68% du nombre total, ont été tués dans des pays en paix », souligne RSF qui a réalisé son décompte annuel entre le 1er janvier et le 15 décembre. « Sur l’ensemble des journalistes tués en 2020, 84 % ont été sciemment visés et délibérément éliminés, contre 63 % en 2019. Certains l’ont été dans des conditions particulièrement barbares », note RSF.
« Ce qui est fragilisé, c’est le droit à l’information » Christophe Deloire, SG RSF
Selon Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, « une partie du public considère que les journalistes sont victimes des risques du métier, alors même qu’ils sont de plus en plus attaqués lorsqu’ils enquêtent ou effectuent des reportages sur des sujets sensibles. Ce qui est fragilisé, c’est le droit à l’information », déplore-t-il.
Quant aux emprisonnements en 2020, ils sont 387 journalistes « un nombre historiquement haut ».
Cinq journalistes morts tués en Afrique …
En Afrique, le bilan qui a été dressé fait ressortir que le 13 juillet 2020, le journaliste MOHAMED MONIR, est décédé en Egypte peu de temps après sa libération, après avoir contracté le Covid-19 en prison. Deux journalistes sont morts au Nigéria : le 24 octobre 2020, ONIFADE PELUMI, une jeune reporter stagiaire de la chaîne en ligne Gboah TV et le 21 janvier 2020, ALEX OGBU, le correspondant du magazine et site d’information RegentAfrica Times.
Deux autres sont également décédés en Somalie. Il s’agit de Said Yusuf Ali, reporter pour la chaîne privée Kalsan TV, victime d’un assassinat ciblé le 4 mai 2020 à Mogadiscio, capitale de la Somalie et Abdulwali Ali Hassan, Reporter de Kulmiye Radio et Universal TV le 16 février 2020