Le Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger, section de Paris, a analysé les programmes des candidats à la présidentielle de 2020 au Burkina Faso. Il a passé au crible les aspects de politique extérieure, de paix, sécurité, d’emploi, d’éducation, etc.
Le Conseil supérieur des Burkinabè de l’Etranger, section de Paris, a porté un regard critique sur les programmes des différents prétendants au fauteuil présidentiel de Kossyam. Il vient de publier le Rapport d’évaluation des programmes présidentiels de 2020 au Burkina Faso. Un document qui aborde plusieurs composantes des programmes des candidats en lice pour la conquête de Kossyam.
Sur le volet politique extérieure, le conseil supérieur des Burkinabè de l’extérieur a évalué les programmes des candidats Abdoulaye Soma, Pascal Sessouma, Aimé Claude Tassembedo et Isaac Zida. Les propositions de ces candidats ne comportaient ni d’objectifs, ni visions, ni d’instruments stratégiques.
Ceux de Tahirou Barry et Kadré Désiré Ouédraogo contiennent quelques instruments stratégiques mais sans objectifs clairs, note le rapport final d’évaluation. Seulement les candidats Roch Kaboré, Zéphirin Diabré, Eddie Komboigo, Yéli Monique Kam et Ambroise Farama ont intégré dans leur programme des objectifs et orientations de leur politique extérieure. Me Ambroise Farama prône le panafricanisme révolutionnaire, un mouvement nationaliste, panafricaniste et anti-impérialiste avec en toile de fond la libre circulation des personnes et des biens, la Fédération des Etats-unis d’Afrique. Sauf qu’il n’y a pas de plan de financement de ce programme, écrit le CSBE (Paris).
Motivations des terroristes inconnues
Au plan paix et sécurité, les candidats s’y attardent beaucoup. Après analyse du programme du candidat élu, Roch Kaboré, le CSBE section de Paris trouve qu’il n’y a pas de grandes réformes en vue pour endiguer l’insécurité. La structure se demande bien si la situation actuelle est satisfaisante pour que de grandes nouvelles reformes ne soient pas envisagées.
Les Burkinabè vivant en France se posent des questions sur les méthodes actuelles de lutte contre le terrorisme. N’ont-elles pas montré leurs limites, interroge le rapport.
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L’idée du candidat du CDP, Eddie Komboigo de négocier avec les terroristes laisse les Burkinabè de l’Extérieur perplexes. « Négocier avec les groupes armés voudraient dire que les terroristes sont identifiés et connus. Or la plupart des attaques aujourd’hui est le fait d’Hommes armés non identifiés (HANI). Leurs motivations restent inconnues. La réédition et la réinsertion souhaitée se fera-t-elle avec ou sans jugement. Cette démarche risque d’encourager la persistance dans la terreur qui sera perçue comme un moyen d’obtenir des contreparties », note le rapport du CSBE, Paris dans son rapport.