En marge de la célébration de la journée internationale du consommateur(le 15 mars), la ligue des consommateurs était face à la presse ce jeudi 11 mars 2021 à Ouagadougou. A cette rencontre de la ligue des consommateurs du Burkina(LCB), il était question des préoccupations relatives au relevé bimestriel de l’Office national de l’eau et de l’assainissement(ONEA), de la flambée des prix des produits de grande consommation, de la qualité des huiles alimentaires, de la vente du gaz butane par les distributeurs non agrées et des pratiques malsaines des sociétés de téléphone mobile.
Face à l’amplification des déceptions relative au système défaillant de relevé bimestriel de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), la ligue des consommateurs tente de jouer sa crédibilité aux yeux des consommateurs. Ainsi après un séjour dans différentes localités pour cerner les difficultés, la ligue des consommateurs du Burkina(LCB) a produit un rapport sur la situation. Dans ce document, elle préconise la suspension temporaire de l’application du relevé bimestriel, le temps de régler les contentieux de facturation.
De faire un audit du logiciel de facturation, d’appliquer une autre formule de recouvrement comme par exemple l’institution d’une facturation et d’un relevé bimestrielle. Mieux, elle recommande à la nationale de l’eau de prendre le temps d’informer et sensibiliser suffisamment le consommateur, renforcer les capacités du personnel et intensifier la communication de proximité. « Nous avons pour ambition de satisfaire le consommateur et là où nous devrons faire la bagarre pour protéger les consommateurs, on le fera » rassure le président de la ligue des consommateurs, Dasmané Traoré.
Sur la hausse généralisée et abusive des prix des produits de grande consommation, ainsi que la prolifération sur le marché burkinabè de produits de mauvaise qualité, la LCB note que malgré les interpellations la situation s’empire à travers les enquêtes menées au début du mois de mars 2021.
Par exemple la boite de Haricot qui était à 900 FCFA en janvier 2021 passe à 1100 FCFA en mars. Le maïs de 100 kilogrammes qui était à 18 500 FCFA est devenu 21 000 FCFA. Et face à toutes ces dérives commerciales sur le marché, l’autorité a décidé de fermer les yeux sur la question. Pire, les industriels jouent un cache-cache avec les consommateurs avec la complicité du ministère en charge du commerce.
En effet, la LCB, suite à un communiqué du ministère en charge du commerce, en octobre-novembre 2020, une opération d’analyse des échantillons d’huiles alimentaires a été lancée en collaboration avec le laboratoire national de santé publique. Les résultats ont révélé que sur 13 échantillons analysés, 8 sont effectivement enrichies en vitamine A. Les cinq autres marques ne disposait pas à de la vitamine A. « concernant cette situation, nous avons envoyés les résultats à qui de droit de revoir parce qu’il y a des usines qui ne sont pas conformes. Il y a beaucoup de produits contrefaits » a indiqué le président de la ligue des consommateurs, Dasmané Traoré.
Mais le ministère en charge du commerce continue de garder le silence. Pour ce qui concerne la vente du gaz butane par les distributeurs non agrée à un prix non conventionnel, la LCB a interpellé la direction générale de la nationale des hydrocarbures (SONABHY) à prendre des mesures fortes pour soulager le consommateur et surtout limiter la pénurie qui devient endémique.
Selon le président de la ligue des consommateurs, Dasmané Traoré, ils ont remarqué qu’il y a des nouvelles formes d’utilisation de gaz notamment sur les sites aurifères où des machines utilisent le gaz. Dans la circulation aussi certains véhicules utilisent le gaz. Pire il y a de la rétention arbitraire de gaz par certains grands distributaires pour créer de la pénurie. D’où l’appel à l’autorité à agir pour faire évoluer les textes en fonction du temps pour permettre à la nationale des hydrocarbures de prendre ses responsabilités.
Elle a de même aussi lancé l’appel à la nationale de l’électricité burkinabè au regard du constat actuel de délestages alors que nous sommes qu’en début mars. « Nous voulons rassurer aux consommateurs que notre rôle est de les accompagner dans le but de satisfaire leurs préoccupations » a souligné le président de la ligue des consommateurs, Dasmané Traoré.
Concernant la question des pratiques malsaines des sociétés de téléphonie mobile, la LCB dit prendre bonne note avec l’éclaircissement donné par l’ARCEP mais exige le respect des textes en rapport entre avec le respect du principe de la transparence dans l’octroi des bonus et la gestion des comptes et sous bonus etc.
Profitant de cette rencontre, la LCB a tenu à rassurer les consommateurs que des mesures fortes sont en cours d’élaboration pour répondre aux préoccupations des consommateurs