Le conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) a organisé ce jeudi 21 janvier 2021 à Ouagadougou un point de presse. Le CISAG au cours de cette rencontre est revenu sur l’actualité politique nationale marquée par le nouveau gouvernement Dabiré II et la réconciliation nationale. Concernant ce nouveau gouvernement, le CISAG entend le prendre aux mots sur ces actions. Au niveau de la réconciliation nationale, il demande au chef de l’Etat et à son ministre de la réconciliation à s’entourer de conseillers réalistes, véridiques, loyaux à la république et non à « leurs ventres ».
Le conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG), fidèle à sa ligne de conduite a donné face à la presse son avis sur le gouvernement Dabiré II. Pour le CISAG, le format actuel du gouvernement composé d’une trentaine de membres suscite quelques interrogations.
En effet cette tendance à scinder certains ministères puis à les remettre ensemble pourrait être assimilée à des tâtonnements. Sur le choix de certaines personnalités comme membres du gouvernement, le CISAG espère que les résultats seront à la hauteur des attentes. Il tient à rappeler aux autorités que « les hommes passent mais le pays doit demeurer ». Et c’est dans cet esprit que le CISAG entend prendre ce nouveau gouvernement aux mots sur les réalisations à venir.
Au niveau de la réconciliation nationale, le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement tient à rappeler que les initiatives en faveur d’une réconciliation nationale ont toujours existé au Burkina Faso, mais sans succès. Il en veut pour preuve le forum sur la réconciliation nationale en 1991, la journée nationale du pardon du 30 mars 2001 et la création du HCRUN (haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale) depuis 2016. « C’est dire qu’il y a nécessité de tirer leçons de l’échec de toutes ces tentatives pour que cette question puisse aboutir », a indiqué le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo.
Pour les responsables de cette organisation de la société civile, la question de la réconciliation nationale devrait être l’affaire de tous les Burkinabè sans exception. D’où cet appel du CISAG au chef de l’Etat et son ministre de la réconciliation nationale, à « s’entourer de conseillers loyaux pour la république et non à leurs ventres ». Dans ce cadre, des personnes ressources de la société civile pourront constituer de bras ouvriers, selon le CISAG.
Concernant, la nomination de Zéphirin Diabré au département en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, le CISAG a salué ce choix et estime que l’homme a déjà fait sa preuve de maturité à l’opposition, lors de l’insurrection populaire et en travaillant avec le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir) et le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès, ex-parti au pouvoir). Zéphirin Diabré est donc un homme de consensus, s’est félicité le CISAG.
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Le CISAG dénonce cependant l’absence totale d’opposition parlementaire au moment du vote du président de l’Assemblée nationale. Cela a créé un profond malaise dans le pays à en croire le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo. Et pire, « les ralliements massifs de nouveaux courtisans à la table des dirigeants actuels ne sont pas de bon augure » ajoute-t-il. Avec cette situation en vue, selon le CISAG, il est urgent de donner un nouvel élan à notre modèle démocratique car il est à bout de souffle.
O.I.