3 octobre 2024
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Réconciliation Nationale au Burkina Faso : Les politiciens encore dans un cirque

Attendu depuis longtemps, c’est finalement le 10 janvier que les Burkinabè ont eu la composition du gouvernement. Dans ce casting, le plus à polémique, c’est la création du ministère chargé de la réconciliation nationale comme s’il y a eu une guerre civile au Burkina Faso.

Depuis 2014, le refrain de la classe politique au Burkina Faso a été : « la réconciliation nationale ». D’où cette interrogation chez les Burkinabè «  le pays vient de sortir d’une guerre ou quoi ? » Que cachent encore les politiciens à travers ce deal? Difficile de trouver une réponse mais le peuple observe et avisera au moment opportun contre ce deal politique en gestation. Si deal il y a.

En effet, la situation que vit actuellement le pays n’est que l’œuvre des politiciens. Après qu’ils aient présenté les reliques de la révolution, ils ne font que gérer le quotidien. La preuve, ils ne font que jouer avec les milliards FCFA. Qui veut imaginer? Tous pensent à l’argent. Ce qui a conduit le peuple à penser que tout se résume à l’argent ou rien. Malheureusement de nombreux jeunes se sont jetés dans de tels comportements.

Les dernières élections couplées ont été une preuve. Cette manière de faire la politique a conduit le pays dans le gouffre avec pour principal instigateur, les politiciens. Et comme ils sont forts en invention pour se sauver et non sauver le peuple. Ils viennent de trouver dans leur laboratoire « la réconciliation nationale ». Soit !

Au Burkina Faso, on a sonné l’appel des hommes sans personnalité pour gouverner afin d’avoir un cercle de petit copain. Aujourd’hui, on est confronté à une crise dont eux-mêmes sont les véritables auteurs. Et ces mêmes auteurs nous parlent de réconciliation comme une panacée.       

Mais de quelle réconciliation, parlent ces politiciens : « laissé tomber tout ce qui s’est passé et se réconcilier ». Les crimes de sang et les crimes économiques ne peuvent en aucun cas constituer des arguments politiques nécessitant des problèmes de réconciliation.

La justice, d’abord pour les victimes

La vraie réconciliation c’est de rendre justice à toutes les personnes tombées, poursuivre les coupables et les condamner. On ne peut en aucun cas ranger aux oubliettes les cas d’injustices comme  « Les enfants de Garango », « les évènements de Réo » « l’affaire Norbert Zongo », « La veuve Somé » « l’affaire de Yirgou… », la corruption, les atteintes aux libertés, la spoliation des plus démunis pour une quelconque réconciliation.

Depuis qu’ils sont aux affaires ces fléaux comme la corruption, la spoliation des plus démunis continuent d’être érigés en modèles au Burkina. Et face au tâtonnement dans la gestion des affaires du pays, le pouvoir actuel ne pourra pas arrêter la corruption et l’affairisme car il n’a pas la volonté de le faire puisqu’il a lui-même cultivé ces pratiques. Dans cette ambiance-là on ne peut pas parler de réconciliation.

Lire aussi : Zéphirin Diabré au ministère de la Réconciliation nationale : Les avis divergent à l’Université Norbert Zongo de Koudougou

Avec ce régime, on peut être déçu par le comportement de certains hommes commis à la tâche de responsabilité. La parcimonie, le manque de personnalité et bien d’autres bassesses. Et nous sommes surpris parce qu’au moment où ils avaient la main sur le cœur, ils parlaient du peuple, de justice et de liberté.   

Face à ces cas d’injustice causés par une certaine classe politique qui hypothèque très sérieusement l’avenir du pays, on nous parle de réconciliation. La réponse à ces questions ne doit en aucun moment être enveloppée par une simple question de réconciliation. Le grave danger qui nous menace dans cette question de réconciliation réside dans la fausse satisfaction issue des illusions démocratiques orchestrées par ces mêmes politiciens.

Le masque chatoyant de cette question de réconciliation cache des non-dits que les acteurs ne sentiront qu’à l’heure du bilan. Et avec tous ces cas d’injustice, de crimes de sang et économiques, il se trouve des gens pour vous dire pour s’en sortir il faut aller à la réconciliation sans la justice.

Il faut être dans un Burkina pour comprendre que nous n’irons nulle part avec des artifices théâtraux enveloppés dans une simple question de réconciliation. Combien le Burkina Faso et son peuple ont-ils perdu avec tous ces vols impunis, et tous ces détournements. Il est grand temps de comprendre qu’on ne peut au nom d’une quelconque réconciliation cacher la vérité aux Burkinabè.

Le ministre d’état, ministre de la réconciliation nationale et la cohésion sociale, Zéphirin Diabré ©infoh24

Et forcer pour y aller ne peut qu’aboutir à un deal pour les mêmes dirigeants. Au Burkina Faso, ils sont combien dans l’échiquier politique qui osent dire ouvertement « je me suis trompé »? Combien peuvent suivre l’exemple de Julius Nyéréré ou de Jomo Kenyatta qui ont osé dire à la face de leur peuple leurs erreurs.

Alors, que ces politiciens n’entrainent pas le peuple dans leur jeu de cache-cache avec cette fameuse histoire de réconciliation nationale. Nos politiciens doivent éviter de nous distraire. Le peuple burkinabè a bonne mémoire et ne veut pas faire table rase du passé. Il ne se laissera certainement pas tromper. Alors, vigilance!

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