Dans une interview accordée à la télévision France 24 et à RFI et diffusée le 15 octobre 2020 le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a promis d’engager la réconciliation nationale dès le premier semestre de 2021, s’il est réélu. Le chef de file de l’opposition politique y voit un réveil tardif et un arguent électoraliste. Il remet au goût du jour son mémorandum sur la réconciliation nationale. A deux semaines de l’ouverture officielle des campagnes électorales ces différentes réactions du chef de file de l’opposition et de la majorité augurent déjà du contenu des discours qui seront servis.
Le chef de file de l’opposition politique du Burkina Faso au détour d’un communiqué rendu public le 17 Octobre 2020 démonte les propos du Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré dans l’interview accordée aux deux médias français. Dans ledit communiqué, Zéphirin Diabré n’y va pas du dos de la culière. La question de la réconciliation et le retour des exilés politiques n’ont jamais intéressé le Chef de l’Etat, fait-il comprendre. Alors, parler de cette question pourtant cruciale pour la survie de la Nation en déperdition et à quelques jours des campagnes électorales n’est rien d’autre que des subterfuges électoralistes pour attirer le vote des sympathisants de ces exilés politiques. Il soutient d’ailleurs que le Chef de l’Etat a opposé une apathie à la réconciliation et une inertie depuis son accession au pouvoir, malgré les multiples appels de la classe politique, des partenaires du Burkina, la main tendue de l’ancien Chef de l’Etat, Blaise Compaoré. Quel intérêt le chef de l’Etat sortant aurait à aller à une réconciliation s’il est reconduit au soir du scrutin de 22 Novembre 2020 ?
A cette question et selon le communiqué, Zéphirin Diabré y voit des difficultés du pouvoir qui a du mal à s’appuyer sur son bilan et recherche des repères. D’ailleurs, un forum national était prévu se tenir courant Juin 2020 sur la question de la réconciliation nationale et le retour des exilés politique, pourquoi n’a-t-il pas eut lieu ? S’interroge le CFOP. Toujours dans le communiqué le chef de file de l’opposition appelle à la vigilance car le pouvoir vacille et tente d’utiliser les questions de la réconciliation et du retour des exilés politiques à des fins politiques. Tout en doutant de la bonne foi du Chef de l’Etat à vouloir d’une réconciliation nationale et le retour des exilés politiques, l’opposition politique oppose un chemin qu’elle estime infaillible pour ressouder la cohésion nationale meurtrie depuis plusieurs décennies dans son mémorandum rendu public le 17 octobre dernier.
Il convient de rappeler que pour le Chef de l’Etat, la réconciliation nationale doit reposer d’abord sur la vérité et la justice. Ces deux préalables seront-ils levés au 1er trimestre 2021 ? L’on attendra de voir.