Réconciliation nationale : Les cinq travaux d’Hercules de Zéphirin Diabré

Le ministre d’Etat, ministre de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Zéphirin Diabré a décliné le schéma de la réconciliation nationale ce jeudi 4 mars 2021 à Ouagadougou. Dans cette feuille de route qui trace les sillions du processus, l’on note cinq types de problèmes qui peuvent être regroupés en catégories. Et en fonction de la catégorie du problème, un processus spécial.     

D’entrée, le ministre de la réconciliation a planté le décor, en justifiant qu’au Burkina Faso, dans une actualité récente, le pays a été marqué par des crimes, des violations de droits, des conflits divers. Cette situation appelle à une réconciliation nationale. Pour ce faire, les problèmes ont été catégorisés dans une feuille de route.

En effet, pour le ministre Zéphirin Diabré, si on veut schématiser les différents types de problèmes qui appellent à la réconciliation, on peut dire que l’ensemble des problèmes de notre pays peuvent être regroupés en cinq catégories notamment, premièrement  les problèmes liés à la politique et à ce niveau on a 145 dossiers de crimes de sang et 106 dossiers de cas qui touchent à l’intégrité physique.

Le ministre de la communication, Ousseni Tamboura et le ministre d’Etat, ministre de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Zéphirin Diabré (à droite) ©infoh24

Deuxièmement, la panoplie des conflits communautaires qui ont endeuillé et qui continuent d’endeuiller le pays où on a 169 conflits communautaires, 1671 conflits liés au foncier, 33 conflits interreligieux et 67 conflits liés aux politiques locales. Troisièmement, les problèmes liés à la situation de terrorisme avec le cas de nos frères qui ont pris des armes contre la Nation entière. Ce qui a entrainé une stigmatisation et un repli communautaire. Quatrièmement, les accords conflictuels entre l’Etat et ses administrés. Depuis 1960, on enregistre des rapports conflictuels sur plusieurs registres qui touchent principalement les carrières professionnelles.

Cinquièmement, le ressentit d’insuffisance globale de développement dans certaines zones. Ce sont entre autres le schéma qui trace le processus de cette feuille de route à en croire le ministre d’Etat, chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Dans chaque catégorie, la thérapie diffère en fonction de la volonté des victimes.

Que pense le ministre concernant le schéma vérité, justice et réconciliation ? 

Sur la question du schéma vérité, justice et réconciliation, le ministre a estimé que ce sont les parties en cause qui doivent choisir et son département s’attellera à les accompagner. Si par exemple une victime dit « je veux par exemple la vérité et cela me suffit. Par contre, si une victime dit qu’elle veut la justice l’Etat ne peut pas l’obliger à renoncer ». Il appartient donc à son département de mettre en place les ingrédients. 

Des journalistes au cours des échanges avec le ministre ©infoh24

Le ministre dit regretter les interventions qu’ « il voit dans la presse car les intervenants ont tendance à ramener à une partie de la réconciliation. Or il y a une pluralité de problèmes ».  Ce qui fait qu’ « on ne peut pas poser d’emblée que la réconciliation au Burkina Faso doit passer par la justice.

Au plan communautaire, la justice transitionnelle semble être la piste pour son département  

A en croire le ministre de la réconciliation nationale, beaucoup de dossiers communautaires vont se traiter sur la base d’une justice traditionnelle parce qu’il y a des formes de justice dans nos terroirs qui permettent de régler la question. La justice transitionnelle sera mise à profit pour résoudre la situation.  

Comparativement à d’autres pays qui ont eu à élaborer des schémas pour aller à la réconciliation, selon Zéphirin, le Burkina Faso aura son propre schéma parce que dans nos cultures il y a des mécanismes. Par exemple, la parenté à plaisanterie. Par ce mécanisme de la parenté à plaisanterie, on peut résoudre beaucoup de conflits y compris les crimes de sang.

Le ministre d’Etat, ministre de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale ©infoh24

Dans le cadre de la réconciliation nationale « nous ne négocions pas et nous ne négocierions pas avec les terroristes » mais en tant nation burkinabè, nous avons des frères qui ont été embrigadés, endoctrinés et influencés. Ils l’ont fait souvent sur la base de frustration. Et ces cas peuvent se gérer. En tant que nation, il est de notre devoir de ramener les enfants du pays à la maison. C’est dans cette démarche nous voulons, explique toujours Zéphirin Diabré.

Quid du retour des exilés ?

Concernant le retour des exilés politiques, nous gérons la question confie Zéphirin Diabré. « Nous allons les recenser et échanger pour voir quelles sont les conditions de leur retour. S’il y a des gens qui veulent revenir, nous leur donnons les conditions dans lesquelles ils peuvent revenir et ce sont des conditions qu’ils doivent connaître à l’avance. Il faut être sûr que ça ne sera pas une prime à l’impunité», a déclaré le ministre Zéphirin Diabré.

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