Depuis quelques jours, le pays de la Terranga est marqué par cette affaire dite affaire Ousmane Sonko. Le député d’opposition Ousmane Sonko, arrivé troisième à la présidentielle de 2019 est aujourd’hui poursuivi pour viol. Est-ce seulement une affaire judiciaire ou s’agit-il d’un complot politique monté par le président Macky Sall, pour son projet de 2024 comme le soutien l’opposant. L’activation rapide de l’assemblée nationale pour lever son immunité parlementaire paraît suspecte. Beaucoup d’observateurs y voient une stratégie du président Sall et sa coalition Benno Booko Yakaar pour sauter l’obstacle Sonko.
L’ancien syndicaliste chassé de la fonction publique par le président Macky Sall, Ousmane Sonko a réussi sa conversion en politique. Aujourd’hui au Sénégal, le leader du Patriote du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) constitue un obstacle pour le projet 2024 du président Macky Sall. Et dans cette affaire récupérée par l’état, la justice s’accélère. Et on n’est pas loin de croire à une cabale politique orchestrée contre un opposant.
En effet, dans une de ses déclarations, le président Macky Sall avait dit qu’il va « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Cette opération avait commencé par la méthode de récupération des politiques enclenchée par le président Sall. Elle consiste à récupérer, intégrer, les leaders de l’opposition dans la majorité. Et il a réussi avec lePrésident du parti Rewmi, Idrissa Seck qui a rejoint la majorité où il occupe le poste de président du Conseil économique, social et environnemental. cette méthode est couplée avec la traque les opposants réfractaires ou radicaux, comme le président du PASTEF, Ousmane Sonko.
Ce nouveau scandale politico-judiciaire laisse croire qu’Ousmane Sonko est à son tour sur la liste noire du Président Sall après Karim Wade et Khalifa Sall. Va-t-on assister à une nouvelle instrumentalisation de la justice pour pour régler les comptes à un opposant?
La question mérite d’être posée! D’autant plus que des personnalités politiques proches du pouvoir et impliquées dans des malversations ne sont pas inquiétées par la justice. Le cas le plus flagrant est celui de son frère Alioune Sall. Pour l’opinion, les proches du pouvoir sont plus ou moins protégés. Il y a donc une justice à deux vitesses. L’impunité pour les proches du pouvoir et la justice en ce qui concerne les leaders des partis de l’opposition.
Si Ousmane Sonko venait à être est bloqué par cette action en justice, la voie est totalement ouverte pour le président Sall de briguer un troisième mandat en 2024. A moins que d’autre opposants parviennent à mobiliser le peuple sénégalais contre cette forfaiture.
L’objectif du président Macky Sall est de créer le vide autour de lui afin de dérouler son projet de 2024. En attendant que soit levée son immunité, Ousmane Sonko a décidé de contre-attaquer en déposant formellement une plainte contre celle qui l’accuse de viol. La balle est donc dans le camp de la Justice sénégalaise. Dans cette affaire à la sauce sénégalaise, il faut éviter d’aller trop vite en besogne.
Vivement que le droit soit dit dans toute sa rigueur!.