A 21 ans, Séraphine Koudougou, suit, pour l’instant, les traces de sa grand-mère, Salmata Djintiga dans la poterie. Elles achètent des pots à Roogziendé, une localité située à 15 km de la ville de Tenkodogo, les exposent pour la revente. En plus de l’école, c’est une autre activité pour Séraphine qui allie l’entrepreneuriat et l’art au bord de la route.
« J’ai 21 ans. J’aimerais devenir professeur des lycées et collèges. Mais pour l’instant, j’aide ma grand-mère ». Fille d’une famille de six enfants, Séraphine Koudougou vit avec sa grand-mère, depuis qu’elle était en classe de CP2, il y a de cela 9 ans. Aujourd’hui, elle est élève en classe de seconde au Lycée Rialé de Tenkodogo.
La poterie, une histoire de famille
La grand-mère, âgée de 68 ans et veuve, a eu pour unique enfant, la mère de Séraphine, dont elle est la première petite-fille. Salmata Djintiga s’est consacrée, depuis son très jeune âge, à la poterie, il y a de cela bien longtemps. « A l’époque, c’était la poterie était prisée et valorisée », confie-t-elle. Pour perpétuer son savoir-faire, elle a transmis l’art de faire et de vendre la poterie à Séraphine, depuis qu’elle était au CP2. Aujourd’hui et avec le poids de l’âge, ne pouvant plus fabriquer les pots, elle les achète et les revend dans la ville de Tenkodogo, avec l’aide de sa petite-fille.
Séraphine toujours élève, allie poterie et école, en attendant de pouvoir réaliser ses rêves : « devenir un professeur des lycées et collèges ». Pendant l’année scolaire, aider sa grand-mère rythme son quotidien. Elle explique se lever chaque jour à l’aube pour exposer les marchandises au bord de la route, avant de se rendre à l’école. Pendant les grandes vacances, Séraphine se consacre entièrement à la vente des pots. « On en achète, on transporte par charrette, jusqu’ici pour revendre » précise-t-elle.
La clientèle du commerce familial est diversifié. « Ceux qui achètent sont de tous les âges. Nous avons surtout des fonctionnaires, des éleveurs et des fleuristes », explique Séraphine, l’élève-apprenti-potière. Les bénéfices tirés de cette activité permettent à la famille Koudougou de subvenir à ses besoins.
Avec le coronavirus dont l’impact est réel sur l’économie locale à Tenkodogo, le secteur de la poterie n’a pas échappé. Les conséquences de la pandémie font perdre des recettes à Séraphine et à sa grand-mère. Selon elles, les revenus de la famille ont connu une baisse.