Les transporteurs routiers du Burkina Faso réunis au sein du mouvement des transporteurs contre l’implantation de la vie chère au Burkina Faso (MTCIVC-BF) étaient face à la presse ce mardi 1er juin 2021 pour dénoncer la situation « injuste » dans laquelle ils vivent. Ils exigent l’homologation de leurs cartes grises par le centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) au même titre que celles des autres pays de l’UEMOA et refusent l’implantation de l’entreprise « Afrique Pesage ».
Face aux hommes de média, les transporteurs routiers du Burkina Faso réunis au sein du mouvement des transporteurs contre l’implantation de la vie chère au Burkina Faso (MTCIVC-BF) crient à l’injustice dans les opérations de pesage des camions de transport de marchandises. En effet, selon les premiers responsables certains camions autorisés en Europe et dans les pays voisins en termes de capacité de surcharge ne sont pas autorisés au Burkina Faso. Ces conteneurs de 45 pieds notamment étant plus grands et longs, les transporteurs routiers burkinabè sont obligés de modifier leurs camions pour pouvoir transporter ces conteneurs. Selon le MTCIVC, le CCVA refuse de reconnaitre leurs cartes grises alors que ces mêmes véhicules circulent dans les pays voisins du Burkina Faso. Pour eux, pire encore, ces camions modifiés appartenant aux pays voisins traversent le territoire burkinabè alors que ces mêmes camions appartenant à des burkinabè sont refusés sur le territoire burkinabè.
« Les autres pays à savoir le Ghana, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Togo se sont conformés à cette nouvelle configuration de conteneurs. Seul le Burkina Faso fait volte-face avec ses propres transporteurs malgré que les poids transportés par les camions burkinabè et ceux des autres pays sont acceptés sur le sol des pays disposant des ports. Les mêmes camions et remorques maliens transportent le même tonnage au chargement au port de Lomé, traverse le territoire togolais et burkinabè mais les camions burkinabè du même tonnage subissent une répression sans précédente avec la complicité affichée de « Afrique Pesage ».
Une situation incompréhensible pour les transporteurs routiers. Par conséquent, ils exigent du CCVA, une homologation de leurs cartes grises au même titre que celles des autres pays de l’espace UEMOA qui ont subi des modifications suite à l’avènement des nouveaux conteneurs imposés depuis l’Europe. Pour eux, si rien n’est fait, cette décision aura des conséquences sur les prix des produits de première nécessité. « Les prix des produits comme le riz, l’huile, la farine, etc. connaitront une augmentation dans les marchés et yaars. Donc nous disons non à l’implantation de la vie chère au Burkina Faso », a déclaré Lassané Dipama, porte-parole du mouvement.
Le mouvement des transporteurs contre l’implantation de la vie chère au Burkina Faso (MTCIVC-BF) dit non également à l’installation de la firme « Afrique Pesage ». Un concessionnaire privé désormais responsable des stations de pesées au Burkina Faso. Le MTCIVC dit avoir appris l’existence de cette société via un message audio de la messagerie instantanée Whatsapp. Ils dénoncent cette décision sans l’implication des transporteurs routiers qui selon eux, sont les principaux acteurs concernés. Pour Lassané Dipama et ses camarades, « Afrique Pesage » ne reconnait pas les bascules de pesage de l’Office National Sécurité Routière (ONASER) et de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF). Ils crient même à la privatisation de l’ONASER et reprochent à « Afrique Pesage » d’instaurer une taxe obligatoire de 2000 FCFA par véhicule lors des pesées pour pouvoir atteindre la promesse de récolter 8 milliards de FCFA en trois ans au profit du gouvernement burkinabè.
Ils demandent aussi l’uniformisation des bascules de pesage de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina et celles de la firme « Afrique Pesage » car disent-ils « sur le même tonnage, il y a une différence de poids entre un pesage effectué par une bascule de l’ONASER ou de la chambre de commerce et celle de Afrique Pesage. Par exemple un conteneur pesé à 40 tonnes à la chambre de commerce sera pesé à 49 tonnes chez les bascules de Afrique Pesage, soit un surplus de 9 tonnes et il n’y a pas de possibilité de contestation ».
Le mouvement des transporteurs contre l’implantation de la vie chère au Burkina Faso (MTCIVC-BF) prend l’opinion burkinabè à témoin de la détérioration du climat dans les prochains jours si une solution n’est pas trouvée dans l’immédiat.
En rappel, le mouvement des transporteurs contre l’implantation de la vie chère au Burkina Faso (MTCIVC-BF) regroupe les organisations telles que l’association des jeunes transporteurs de marchandises (AJTRM), l’association des professionnels de transports de marchandises (APTM), le groupement des transporteurs logistiques du Burkina Faso (GTLSB), l’organisation nationale des transporteurs terrestres du Burkina, l’association des jeunes commerçants et transporteurs pour le développement du Burkina Faso (AJCTD-BF) et l’union nationale des transporteurs routiers du Faso (UNATRAF).
