Le projet « Go Paga » a été initié dans le but de soutenir les veuves et les orphelins des soldats tombés pour la patrie. Après sa phase pilote, il a été officiellement lancé ce vendredi 4 juin 2021 à Ouagadougou.
Formé de deux mots « Go » qui signifie ‘’aller’’ en anglais et « Paga » qui veut dire ‘’femme’’ en langue nationale mooré, « Go Paga » signifie littéralement « en avant la femme ». Go Paga est un programme d’insertion économique des veuves et des orphelins de militaires tombés au front pour la patrie. La cérémonie de restitution de la phase pilote et du lancement officiel du projet global s’est déroulée ce vendredi 4 juin 2021. Ce projet s’entendra donc au plan national.
Lancée le 13 février 2021, la phase pilote de Go Paga a été réalisée avec 7 veuves et une orpheline de l’unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale. Go Paga est basé sur quatre axes principaux. Il s’agit notamment de l’autonomisation des veuves et de leurs enfants à travers l’apprentissage d’un métier, la poursuite d’études à valeur ajoutée. Il y a aussi la réinscription sociale qui permettra aux veuves et aux orphelins le plus souvent stigmatisés de se sentir soutenir. L’autre volet, c’est la lutte contre le terrorisme où le projet permet de rassurer les soldats au front que leurs familles sont à l’abri afin de renforcer le moral et l’engagement des troupes. Le dernier axe est la solidarité citoyenne qui permet aux Burkinabè de manifester leur solidarité dans un élan patriotique à l’endroit de ces veuves et orphelins.
Pour Fadima Kambou initiatrice du projet, Go Paga vise véritablement l’autonomisation des veuves et des orphelins et leur prise en charge notamment l’octroi des assurances santé. Elle invite donc toutes les bonnes volontés notamment les entreprises, les bailleurs de fonds, les autorités, les particuliers à contribuer dans la réussite de cette mission. Il s’agit principalement des soutiens financiers, moraux, logistiques, matériels, des offres d’emplois selon les profils des bénéficiaires du projet Go Paga, etc. « L’essence même de Go Paga, c’est de leur apprendre à pécher plutôt que de leur donner du poisson, les accompagner à trouver leur propre voie. Une contribution que nous leur devons bien à laquelle j’invite toute le monde à jouer sa partition », déclare-t-elle.
Un projet fortement apprécié par les bénéficiaires dans leurs témoignages diffusés lors de cette cérémonie de restitution. Juliette Edith, bénéficiaire se réjouit déjà de sa phase pilote et souhaite son expansion au plan national. « Depuis le décès de mon conjoint, je n’ai vraiment pas eu de soutien. Elever un enfant, ce n’est pas facile et surtout que ce petit est fréquemment malade. L’assurance maladie nous aide beaucoup. Je veux que le projet aille loin pour que nous puissions aller au niveau national et aider nos sœurs parce que ce n’est pas facile de perdre un être cher ». A Mariam, une autre veuve bénéficiaire d’ajouter « Grâce à Go Paga, je suis enseignante dans une école privée et je suis contente car j’ai réalisé mon rêve. Pas pour ça seulement, c’est surtout pour ma fille qui compte sur moi. C’est vrai le papa n’est plus là, mais ce que je fais maintenant c’est comme une garantie pour ma fille pour qu’elle puisse devenir quelqu’un de demain ».
Pour Anita Convelbo orpheline bénéficiaire de Go Paga, grâce à ce projet, elle a reçu un soutien moral, intellectuel et bien d’autres avantages. Elle invite les personnes de bonnes volontés à soutenir le projet Go Paga afin d’offrir un futur radieux aux orphelins des militaires tombés au combat pour le Burkina Faso.
Selon la marraine de cette cérémonie Aïssata Minoungou épouse du chef d’État-major général des armées burkinabè, Moïse Minoungou, ce projet permet de panser « les plaies souvent invisibles » des veuves et des orphelins des soldats qui font fassent au choc psychologique, à la pauvreté, au découragement, à l’affliction, etc. Pour elle, Go Paga offre un second souffle de vie aux bénéficiaires afin qu’ils puissent « construire sereinement l’avenir et continuer à jouer leur rôle dans le développement du pays ». Tout en félicitant l’initiatrice du projet pour son bien-fondé et les partenaires, elle invite toutes les bonnes volontés qui sont à mesure de contribuer à la réussite de ce projet à s’y engager.
Le colonel-major Oumarou Sawadogo, commandant du groupement central des armées et représentant le patron de la cérémonie Moïse Minoungou a loué le projet Go Paga qui est un plus dans les actions déjà entreprises au profit des veuves et orphelins des militaires. Il a émis le souhait qu’il s’étende à toute l’armée et même aux veufs des femmes militaires tombées pour la nation.
Go Paga souhaite scolariser 100 enfants à la rentrée, offrir une assurance santé à toutes les veuves et orphelines et bien-sûr étendre le projet à l’échelle nationale. La cérémonie a pris fin avec les remises de trophées, des prestations de danses et un cocktail offert aux invités.
