Les manifestants qui protestent devant la mairie de Oauga, sont « des manœuvres qui revendiquent leurs droits ». Mais dans les coulisses de la mairie, ce sont « des travailleurs occasionnels qui ne sont liés à la commune par aucun contrat qui se plaignent », apprend-on sur les lieux de la manifestation ce vendredi 16 juillet 2021. A l’origine de la contestation, une question de salaire non payé par le Maire Armand Béouindé de la Ouagadougou.
Nous allons implorer les ancêtres du Burkina, afin qu’ils tranchent entre la vérité et le mensonge. Les ancêtres, eux ne changent pas. Quatre personnes d’entre nous sont allées rencontrer le Mogho Naaba. C’est une question de vie ou de mort. Le maire s’entête, parce qu’il se dit puissant. Pourtant, le puissant c’est Dieu et les enfants », lance Edouard Ouédraogo, porte-parole des manifestants.
Vêtus de gilets jaunes, ces contestataires de la commune confient que leur situation précaire dure depuis plusieurs années. Mais la mairie fait la sourdre oreille.
Edouard Ouédraogo ajoute: « nous sommes en mouvement d’humeur pour que le maire Armand Béouindé nous écoute et comprenne ce que les ouvriers attendent de lui. Depuis, le jeudi 15 juillet 2021 notre mouvement d’humeur vise à signaler aux autorités du Burkina Faso que la situation est catastrophique. Nous sommes à la mairie depuis les années 1995 et plus. Il y a des femmes qui balaient les routes, nettoient des cimetières, entretiennent le gazon, rendent propres les sites de Bangré-wéogo et de Toubwéogo. Nous sommes tous des employés de la mairie ».
Puis, de poursuivre : « depuis trois ans, nous demandons à la mairie de régulariser notre situation. On veut qu’on nous déclare à la caisse, qu’on ait droit aux congés payés et aux avantages de la retraite. Mais la mairie refuse. Nous sommes partis à l’inspection du travail pour nous plaindre. Mais la mairie a envoyé ses avocats pour nous informer que pendant notre grève, ils ont recruté d’autres employés. Donc, ils ont utilisé nos salaires pour les payer. Nous contestons cette décision qui est injuste, puisque depuis le 8 Février 2021 jusqu’à nos jours, on travaille. Nous dénonçons cette façon de faire.
Parmi nous, il y a des personnes âgées. Nous avons déjà enregistré plus d’une vingtaine de morts. On n’a pas d’argent et nos enfants souffrent. Nous demandons au président du Faso d’agir. Le maire est élu pour 5 ans et va repartir. Mais nous, nous travaillons à la mairie depuis 1995. Nous sommes étonnés par le fait qu’une personne qui est là juste pour 5 ans désire nous chasser. Nous ne quitterons pas la mairie, si nous n’obtenons pas gain de cause.
Si le maire n’est pas d’accord, nous allons faire des sacrifices et demander à la terre de nous séparer. Nous sommes prêts à aller au niveau de la coutume pour la justice. La lutte continue », renchérit-il.
A la mairie, malgré toutes nos tentatives, aucun agent n’a voulu réagir sans l’accord du maire Armand Béouindé.