Le syndicat national des agents du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (SYNAMICA) a animé, ce lundi 19 juillet 2021, à Ouagadougou un point de presse sur les conditions de travail, les frustrations et les injustices que subissent les agents du département du ministère. Pour le SYNAMICA, le département du commerce souffre de réformes hasardeuses et de la qualité de gestion des compétences par les autorités dudit département. Pire, le département depuis 2018, avec à sa tête Harouna Kaboré, l’administration du ministère est marquée par le clientélisme, le populisme, la gabegie et l’arrogance à en croire le SYNAMICA.
D’entrée, le SYNAMICA dépeint en noir la gestion du département dans tous les secteurs. Dans le secteur du commerce, selon le SYNAMICA, on assiste à des atteintes graves et récurrentes aux intérêts des consommateurs par la hausse exagérée des prix des produits de grandes consommations, la floraison des produits impropres à la consommation.
Cette situation se justifie entre autres par la non tenue des sessions du cadre de concertations tripartites qui réunissait les opérateurs économiques, la société civile et les autorités du ministère pour fixer les prix des produits de grande consommation, mais aussi la suspension des activités de l’observatoire des prix depuis 2018.
Sur le plan industriel, on assiste à des mesures de saupoudrages, de populisme consistant plus à faire semblant et à tromper l’opinion qu’à réellement favoriser l’industrialisation du pays. Les annonces du genre ‘’le Burkina Faso sera industrialisé en 2023’’ contrastent avec la réalité du secteur industriel caractérisé entre autres par un budget faible d’à peine (1/5) du budget national, les unités industrielles anciennes comme la SN-SOSSUCON, SN-CITEC qui ne tiennent toujours sur leur brancard que grâce à des perfusions administrées de manière épisodique et médiatisées à outrance.
La spéculation des parcelles dans les zones industrielles par une minorité d’opérateurs économiques au détriment des investisseurs moyens. Selon le syndicat « le ministre Kaboré fait rarement trois jours dans son bureau. Il est foncièrement contre la délocalisation des activités du ministère alors que lui-même « se délocalise » chaque fois en mission aux allures de ballade pour justifier son désir de racler le budget de fonctionnement du ministère pour sa propre publicité » a indiqué le secrétaire général du SYNAMICA, Nifabèbé Arthime Kambiré.
Au niveau de l’artisanat, malgré l’espoir que suscite ce secteur en matière de création de richesses et d’emplois, le secteur demeure sous-organisé, sous-fiancé et fait l’objet de mesure ponctuelle populiste sans effets durables. Pour preuve, le syndicat point du doigt le manque de statistiques ainsi que la non adoption du code communautaire de l’UEMOA sur l’artisanat qui exige une organisation des artisans par branche du secteur. « La gouvernance de Kaboré est marquée par des réformes hasardeuses et inopportunes aux allures de privatisations déguisées, le bradage des attributions du département, des conditions de travail désastreuses » a déclaré le secrétaire général du SYNAMICA, Nifabèbé Arthime Kambiré.
Sur le plan de la gestion interne du département du commerce, le ministre Harouna Kaboré règne en « maitre absolu » car le syndicat c’est le monsieur « connaît tout ». Pour le syndicat, plusieurs dizaines de postes de responsabilité (121 au total) sont vacants au sein du ministère ainsi qu’une dizaine de postes non pourvus dans les représentations diplomatiques du Burkina Faso à l’étranger.
Concernant la gestion du carburant, « le syndicat parle de gestion chaotique car les autorités du département surtout le secrétaire général en tête, au moyen d’un arrêté, unilatéralement élaboré en 2019, avec l’aval du ministre Kaboré se sont octroyés des proportions de dotation trimestrielle du carburant du ministère tout en ignorant les chefs de services » a indiqué le secrétaire général du SYNAMICA, Nifabèbé Arthime Kambiré.
D’où l’appel lancé du syndicat à l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de la lutte contre la corruption à jeter un coup d’œil dans la gestion du carburant. Selon le syndicat sous le ministre Kaboré, le contrôle des prix des produits de grande consommation a pris une connotation politique et publicitaire loin de la réalité du terrain. Pour preuve, l’absence de contrôles spéciaux Ramadan, Tabaski et rentrée scolaire dans les provinces depuis 2020.
Pour ce qui est du matériel. La situation est pire au département du commerce. À titre d’exemple, le syndicat cite par exemple le manque de connexion internet, d’encre et de rames de papier etc. Selon le syndicat si les choses n’évoluent pas au profit des populations et des travailleurs. Il compte utiliser d’autres moyens légaux pour se faire attendre par les premiers responsables du ministère qui bradent les intérêts des populations et des travailleurs au sein du département.