Au Mali, les autorités de la transition ont donné quitus au Haut Conseil Islamique pour négocier avec les chefs terroristes. L’option de négocier avec les groupes armés terroristes bien qu’approuver par l’écrasante majorité des Maliens avait été classée dans les tiroirs par le régime d’IBK à cause de l’opposition de l’allié français. Aujourd’hui, Bamako en froid avec Paris a décidé de passer à la vitesse supérieure en décidant de mettre en œuvre cette recommandation.
La lutte contre le terrorisme va connaître un nouveau paradigme, alors que la force Barkhane est en plein redéploiement de sa présence au sahel. Les négociations ont pris désormais une envergure nationale. Cet appel de l’État malien à l’endroit de ses enfants qui ont tourné le fusil contre leur propre pays qu’ils endeuillent au quotidien, est loin d’être une nouvelle stratégie car l’initiative avait été déjà prise par le défunt régime de Ibrahim Boubacar Keïta.
Concernant cette démarche de négocier avec djihadistes, le président Emmanuel Macron, en juin, a affirmé que l’armée française ne mènerait pas d’opérations conjointes avec les forces de pays qui négocient avec les groupes terroristes internationaux.
Mais aujourd’hui l’équipe de la transition a décidé de négocier et a même confié la mission au ministère malien du culte qui a mis à la tâche, le Haut conseil islamique (HCI) du Mali. Certains analystes soutiennent que le Haut conseil Islamique va recourir au service de l’imam Mahmoud Dicko pour ce travail.
Les prémices d’une éventuelle collaboration entre l’influent imam Dicko et le HCI avaient été lancées, il y a quelques mois lorsque les religieux maliens se sont réunis pour mettre en place un comité d’échange pour le retour de la paix. Mais pour le moment les deux chefs djihadistes, cibles visées par ces discussions, n’ont pas encore dit mot sur cette proposition de l’État malien.
La solution de la négociation sortie le colonel Assimi Goïta ressemble à une nouvelle cartouche de la transition pour désavouer Paris. Et la tâche sera bien ardue pour le HCI car comment il arrivera à contraindre les djihadistes, qui disent défendre leur foi religieuse contre l’impérialisme et les préceptes occidentaux, à se ranger définitivement sous la bannière de la république?
Les jours à venir, on saura comment cette patate chaude sera préparée au profit de tous les Maliens pour le retour de la paix. Mais pour le moment la transition malienne vient encore désavouer Paris.