Le chef d’état-major général des armées (CEMGA), le général Gilbert Ouédraogo, a remis le drapeau de Commandement des troupes de la gendarmerie nationale au Colonel major Hermann Marie Omer Bambara. C’était le 22 octobre 2021. Nommé en conseil des ministres le 6 octobre 2021, le nouveau chef d’état-major de la gendarmerie nationale a officiellement pris fonction au cours d’une cérémonie, sobre et hautement symbolique.
Avenue du Président Thomas Sankara, quartier Paspanga de Ouagadougou. En cette matinée 22 octobre, le ciel tente de déverser quelques gouttes pour rafraîchir une matinée quelque peu chauffée. Des invités, des officiels militaires du Burkina et d’ailleurs, et para-militaires, des parents, des amis, se dirigent vers l’état-major de la Gendarmerie nationale à l’occasion de la cérémonie de prise de commandement du nouveau chef.
A 9h moins quelques minutes, pendant que toute l’armée nationale est représentée à la tribune officielle parée des couleurs nationales, un roulement de tambour se fait entendre. « Gardes ! A vous ! Portez ! Armes ! Présentez ! Armes ! » Puis à nouveau le roulement de tambour qui écrase le bruit des oiseaux dans cette zone de haute sécurité. C’est alors que l’on aperçoit le nouveau patron de la gendarmerie, le colonel major Hermann Marie Omer Bambara qui avance. Avec lui, son épouse et sa fille qui suit, timidement, les pas de ses parents. Après le salut du drapeau national, entre les crépitements des flashs des journalistes, il rejoint la place à lui réservée dans les tribunes, à côté du chef d’état-major sortant, le colonel Omer Ouédraogo. Il ne reste qu’une place entre les deux officiels.
Quelques minutes plus tard, encore un roulement de tambours, un véhicule noir de type 4X4 avance, les phares légèrement allumés. C’est le général Gilbert Ouédraogo, chef d’état-major général des Armées, qui descend. La fanfare de la garde nationale répond alors au tambour. L’assistance ce met débout. Le chef d’Escadron Ouattara Amza, commandant des troupes présente les troupes en place au chef d’état-major général des Armées. D’une démarche quelque peu accélérée mais les pas fermes, le général marche jusque devant le drapeau national. Le Dytaniè est solennellement entonné par la fanfare pendant que toute l’assistance est debout, certains la main sur le cœur et les hommes de tenue, eux, marquent le salut militaire. L’hymne national terminé, le Général Gilbert Ouédraogo, par des pas cadencés, procède à la revue des troupes et repart occuper la seule place de la tribune officielle qui restait. Tout semble bien orchestré.
La prise de commandement
A nouveau l’on entend : Gardes à vous ! Portez ! Armes ! Présentez ! Armes ! Le chef d’état-major général des Armées appelle le nouveau chef de la gendarmerie à ses côtés. Le roulement du tambour accompagnement le drapeau national devant le chef d’état-major général des Armées.
« Officiers, sous-officiers de la gendarmerie nationale, de par le président du Faso, vous reconnaitrez désormais pour chef, le colonel major, Hermann Marie Omer Bambara, ici présent. Vous lui obéirez en tout ce qu’il vous commandera pour le bien du service, l’exécution des règlements militaires, l’observation des lois et le succès des armes du Burkina Faso ». Telle est la formule par laquelle le chef d’état-major général des Armées, le général Gilbert Ouédraogo a installé officiellement et solennellement, le chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le colonel major Hermann Marie Omer Bambara. Le drapeau national en mains, il est désormais le nouveau chef d’état-major de la gendarmerie nationale.
Après cette prise de commandement, le nouveau chef d’état-major de la gendarmerie se met immédiatement en action. Roulements du tambour majeur. Puis il ordonne : « Gardes à vous » ! Présentez ! Armes ! « Portez ! Armes ! » Et c’est partie. Le colonel major Hermann Marie Omer Bambara est ainsi aux commandes de la gendarmerie nationale.
Le défi qui saute à l’œil
Face à l’immensité de la tâche, le chef d’état-major entrant de la gendarmerie nationale a identifié les défis à relever. Ils sont au nombre de trois.
« Le premier défi qui saute à l’œil, c’est évidemment le défi sécuritaire », souligne, le colonel-major Omer Bambara.
A cet effet, il note que « la criminalité a été portée dans certaines zones du pays, à l’échelle d’une terreur qui endeuille, qui inquiète et qui suscite des interrogations. Ainsi, « je garde le regard fixé sur l’impérieuse nécessité de contribuer utilement à la recherche de résultats concrets. Seuls de tels résultats peuvent arrêter ces deuils, lever ces inquiétudes et donner des réponses claires à ces interrogations. C’est là un défi majeur » a déclaré le chef d’état-major de la gendarmerie nationale.
Le deuxième défi pour le chef d’état-major de la gendarmerie nationale est d’ordre organisationnel. « Après une soixantaine d’années d’existence, la gendarmerie nationale burkinabè a atteint un niveau de croissance tel que les questions relatives à sa structuration et à son encrage auprès des populations et des institutions se posent comme une alternative souhaitable ». Il poursuit en soutenant qu’un tel défi ne peut être relevé que par « une vision et une dynamique partagées ».
Quant au troisième défi, il est d’ordre professionnel. « Dans un monde en pleine mutation, la recherche de l’excellence, et donc du professionnalisme, se présente aux hommes et aux organisations comme une voie incontournable à même de conduire vers un développement durable. Mieux, la justice apparaît de nos jours et à notre ère, comme la clé de voûte pour le mode de gouvernance de sociétés apaisées. (…). En tant qu’auxiliaires de justice, les gendarmes se doivent, tous ensemble, d’éviter les sentiers tortueux et sombres de la médiocrité, de la facilité et des raccourcis afin d’emprunter ceux plus nobles de la rigueur morale, de la rigueur comportementale, de la rigueur militaire et de la rigueur dans l’application des lois et règlements de notre pays. Et ça, ce n’est pas forcément gagné. C’est là, un défi constant », soutient-il.
Pour le nouveau pilote de la gendarmerie, face à l’immensité de la mission, il entend placer la cohésion au centre de son commandement. Et selon lui, cette cohésion est d’abord en interne, et ensuite avec les « confrères » militaires et paramilitaires avec qui, le corps partage des parcelles de responsabilités en matière de défense et de sécurité intérieure.
Le colonel-major Omer Bambara prend la tête de la gendarmerie au moment où les actes terroristes et de banditisme gagnent de plus en plus de terrain. Et au regard de la situation, « je vais devoir chercher une nouvelle paire de chaussures pour courir à la rencontre de personnes et de personnalités à qui je devrais m’associer pour rechercher les voies et moyens pouvant conduire à la tranquillité publique à laquelle nous aspirons tous ». Tout cela, se fera, selon lui, pour la patrie, la loi et l’honneur ». Le colonel-major Omer Bambara remplace à ce poste de commandement, le colonel Omer Tapsoba (NDLR : mai 2017-octobre 2021).