22 novembre 2024
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Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP) : Eddie veut exclure Blaise Compaoré du jeu politique national ! (Issaka LINGANI)

A travers cette tribune libre, le journaliste Issaka Lingani explique la crise qui secoue l’ancien parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP). Lisez son analyse.

Eddie Komboïgo veut organiser un congrès, pour tuer le CDP ; mettre Blaise COMPAORE hors du jeu politique national et créer un nouveau parti politique dont il sera l’unique et seul maître. Trois objectifs qui devraient lui attirer la sympathie du pouvoir Mpp et paradoxalement lui ouvrir les portes d’une élection présidentielle avantageuse en 2025. Beaucoup trop de naïveté et d’approximation dans ce projet funeste car non seulement les bases du parti refusent le parricide et la traitrise, mais en plus Blaise Compaoré refuse de se faire.

A cela il faut ajouter que le CDP sans Blaise COMPAORE, même en changeant de nom n’est pas le CDP et ne sera pas la machine électorale qu’il espère !

En tout cas aujourd’hui, au CDP, entre Blaise Compaoré et Eddie Komboïgo il y a un de trop !

Selon les informations en notre possession, le Comité d’organisation du Congrès qui était prévu pour les 4 et 5 de ce mois de décembre et à sa suite le BEN a acté le changement de nom du CDP et la réécriture des textes fondamentaux avec entre autres pour objectif, la suppression du poste hors hiérarchie de Président d’Honneur dévolu à Blaise Compaoré.

C’est clair comme de l’eau de roche, dans le projet de Eddie le nom du CDP allait donc disparaitre du paysage politique national. Le nouveau parti qui allait en résulter serait entièrement et exclusivement sa propriété. A tout le moins un projet pharaonique qui risque de s’avérer trop lourd pour ses épaules et ses ambitions car l’âme du parti s’arc-boute et refuse de mourir.

Si ceux qui ne connaissent pas Eddie Komboïgo s’étonnent de ce projet parricide envers Blaise Compaoré qui l’a adoubé dès 2015 contre ses propres camarades des premières années, alors qu’il ne représentait absolument rien et lui a renouvelé cette préférence en 2018 alors qu’il avait abandonné le parti en 2015, 2016 et 2017 pendant les années de braise de la Transition et la chasse aux sorcières du pouvoir Mpp dans toute sa splendeur, ceux qui le pratiquent savent qu’il est dans son élément et n’a aucun état d’âme dans la gestion de ses intérêts.

Ils rappellent avec forces détails à faire pâlir Brutus, que son mentor, le Général Gilbert DIENDERE aurait beaucoup à dire sur le sujet puisque par deux fois au moins en 2015 il a été confronté à ce caractère notamment quand il a choisi de fuir le pays au moment où il avait le plus besoin de lui, ce qui lui vaut d’être aujourd’hui pensionnaire de la MACA sous une condamnation à 20 ans de prison. On le sait, si le coup d’Etat de novembre 2015 qu’on lui attribue a échoué c’est plus parce qu’il a manqué le soutien populaire qu’il attendait du CDP et de l’ancien régime que de « l’héroïsme » des « martyrs ». Blaise lui-même dans sa patience légendaire en sait quelque chose puisque depuis qu’il est à la tête du parti celui-ci n’a jamais « mouillé le maillot » pour abréger son exil.

Pour revenir à notre sujet, dans le nouveau parti que Eddie ambitionne de créer, aussi claire que peut l’être l’eau de roche, Blaise Compaoré ne sera plus Fondateur et se verra dépouillé de toutes les prérogatives dont il jouit actuellement. A la limite sera-t-il simple militant de base. En français facile, Eddie prend le CDP de Blaise Compaoré, fait un congrès, tue le CDP en le transformant en un autre parti qui lui appartiendra entièrement et exclue Blaise du jeu politique national !

Tout ça serait passé comme lettre à la poste si des cadres du CDP et une bonne partie de sa jeunesse ne s’étaient pas élevé contre ce projet funeste. Cela s’est traduit tout d’abord par la fronde d’une partie du Secrétariat national à la jeunesse qui a rué dans les brancards en attaquant directement Eddie en l’accusant d’être à la solde du pouvoir ce qui explique qu’il ait sciemment refusé d’œuvrer pour le retour du Fondateur, Blaise Compaoré.

Pour montrer qu’il a un contrôle total des organes du parti il a fait sanctionner ces jeunes par le BPN malgré à appel à la tolérance du Président d’honneur, Blaise Compaoré et alors que la Commission de contrôle et de vérification qu’il avait saisi du dossier avait conclu à un partage des torts, ses propres partisans ayant été les fauteurs de troubles à la conférence de presse qui a vu dégénérer le conflit.

Blaise lui-même s’est ensuite mis dans la danse refusant fermement d’abdiquer et de laisser abattre sans broncher l’œuvre de sa vie et disparaitre ainsi de fait du paysage politique national. Il a ainsi reçu à Abidjan une brochette de cadres se réclamant de lui et farouchement opposée au projet de Eddie. Il semble que pour la première fois, ceux-ci dont on ne connait que trop bien l’incapacité à s’entendre sur l’essentiel sont parvenus à un consensus. En effet pour le moment tous tirent dans la même direction, si fait que pour la plainte en justice qui a abouti au report du congrès, 6 des 7 vice-présidents en fonction étaient signataires en plus du Secrétaire Général du parti. La puissante Commission de contrôle et de vérification après s’être autosaisi du sujet a apporté de l’eau au moulin du Fondateur en produisant un rapport circonstancié en faveur du report du congrès.

En vérité toutes les personnes qui ont un grain de respect et/ou de reconnaissance envers Blaise Compaoré et au-delà de sa personne pour ce qu’il a fait pour ce pays ne devrait pas laisser perpétrer le « crime politique » que Eddie projette. Si Eddie se sent à l’étroit au CDP, et c’est son droit le plus absolu, le plus simple serait qu’il crée son propre parti tout seul et comme le grand qu’il prétend être, sans tenter de « voler » l’œuvre, voire la vie de Blaise Compaoré qui a déjà assez souffert comme ça des aléas de la politique nationale. Il ne mérite pas une telle forfaiture même si en politique, pour certains, il n’y a pas de morale et que comme le pense Eddie Komboïgo, la fin justifie les moyens. Toutes les personnes qui l’accompagnent dans cette œuvre machiavélique devraient avoir honte et se préparer à recevoir la rançon de leur traitrise.

Ainsi donc là où la Transition, même dans sa toute-puissance, avait échoué, Eddie Komboïgo prétend réussir en faisant disparaitre le CDP du paysage politique, en enlevant à l’ancien régime toute possibilité de s’exprimer sur le terrain politique et en effaçant Blaise Compaoré et ses 27 ans de pouvoir du paysage politique ! Réussira-t-il dans cette sale besogne, rien n’est moins sûr !

(Nous y reviendrons).

Issaka LINGANI

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