Ceci est une contribution de « BURKIND’YAM Initiatives Citoyennes » organisation d’éducation populaire et d’actions citoyennes qui invite à poser les fondements d’un Burkina Faso uni, démocratique et prospère à travers cette réflexion pour une véritable transition démocratique réussie.
Le Burkina Faso a connu des soubresauts, ponctués d’instabilités politiques et socio-économiques depuis son accession à l’indépendance, jusqu’à atteindre son apothéose avec l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. En effet, 07 ans après cette insurrection populaire mettant fin au pouvoir du président COMPAORE, est de nouveau confronté à un coup d’état militaire, précédé de nombreuses manifestations populaires décriant une gestion approximative du pouvoir du président KABORÉ, dans un contexte de crise sécuritaire et de restriction des libertés et des cadres d’expression démocratique. Toute chose qui donne à priori une légitimité à ce coup d’état militaire.
Comme en 2014, des burkinabè appellent à une transition démocratique, qui posera les véritables fondements d’une refondation de notre nation.
« BURKIND’YAM Initiatives Citoyennes », organisation d’éducation populaire et d’actions citoyennes, s’inscrit dans cette volonté de poser les fondements d’un Burkina Faso uni, démocratique et prospère à travers cette réflexion.
Les processus de lutte sociale et de transition vers la démocratie sont des moments uniques, pour renouer les liens brisés avec le peuple, rétablir les institutions, et réfléchir sur le devenir du pays dans les décennies. Bien que la transition de 2014 soit parvenue courageusement à des élections, force est de constater que ses insuffisances ont fortement contribué à la crise actuelle que le pays connait, donnant lieu à une nouvelle transition.
La nouvelle transition qui s’ouvre, se présente donc comme une occasion de faire véritablement une analyse approfondie de la situation sociale, politique et économique de notre pays de son indépendance à nos jours, afin de proposer un nouveau contrat avec le peuple qui permette au Burkina Faso, de faire l’économie de crises sociales et politiques répétitives. Elle doit avoir pour finalité, au-delà de l’organisation d’élections libres, un changement de paradigme à travers une rupture avec les pesanteurs sociales, économiques et politiques qui maintiennent les burkinabè loin de leurs aspirations légitimes d’hommes intègres et de mieux-être. Elle doit garantir la grande participation de toute la communauté nationale afin que les institutions qui en découleront soient fortes.
Pour y arriver, le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) devra relever de grands défis dont :
- faciliter une adhésion populaire au nouveau paradigme ;
- démanteler les pratiques décriées du « système » déchu, tout en préservant le fonctionnement de l’État ;
- ancrer et institutionnaliser la démocratie naissante ;
- transférer le pouvoir à un régime démocratiquement élu à la fin du processus de transition.
Les dirigeants du MPSR devront par ailleurs, faire preuve d’anticipation, de réactivité, de résistance aux oppositions internes et externes au changement de paradigme et prendre des décisions cruciales parmi lesquelles :
- opter pour une transition d’une durée de 03 à 05 ans ;
- construire une coalition des forces du changement ;
- rédiger une nouvelle constitution ;
- définir et mettre en œuvre une politique économique de la transition ;
- créer une commission vérité indépendante ;
- redéfinir le cadre institutionnel des partis politiques, des syndicats et des organisations de la société civile (OSC).
- Opter pour une transition d’une durée de 03 à 05 ans
La transition démocratique est un processus de longue haleine et complexe. Elle doit avancer progressivement vers des institutions démocratiques, sans précipitation en faisant preuve de pragmatisme à chaque étape. Cette durée doit être suffisante à notre transition pour poser les fondements du nouveau paradigme.
- Construire une coalition des forces du changement
Le MPSR doit œuvrer à la construction d’une coalition large de forces du changement constituée de personnes physiques et morales favorables au changement de paradigme. Les éléments fédérateurs de cette coalition devront être la loyauté au Burkina Faso, le refus de la violence, le respect des principes démocratiques, le dialogue et le respect des libertés d’opinions. C’est de cette coalition que naitront les compromis nécessaires au renouveau du Burkina Faso.
- Rédiger une nouvelle constitution
Cette nouvelle constitution devra refléter le nouveau paradigme, consolider la démocratie et garantir les libertés individuelles et collectives. La formation civique et militaire des citoyens, de même que le rôle de l’armée, ses missions de défense et de sécurité du territoire national devront y être clairement mentionnés. La nouvelle constitution devra, en outre, consacrer le rééquilibrage et l’indépendance des pouvoirs, ainsi que l’institutionnalisation de la chefferie endogène.
- Définir et mettre en œuvre une politique économique de la transition
Le MPSR devra initier des réformes économiques conjuguant ouverture, discipline budgétaire et justice sociale. Il devra en outre dénoncer les accords et partenariats économiques non favorables au Burkina Faso.
- Créer une commission vérité indépendante
Cette commission se chargera de reconnaitre tous les crimes de sang et économiques, ainsi que les violations des droits de l’homme, de l’indépendance du Burkina à nos jours. Son travail permettra de faciliter le processus de réconciliation nationale.
- Redéfinir le cadre institutionnel des partis politiques, des syndicats et des organisations de la société civile (OSC)
Considérant le rôle essentiel que les partis politiques, les syndicats et les OSC peuvent jouer dans la transition démocratique, le MPSR doit garantir une rupture des liens des partis politiques avec l’armée, l’administration, les syndicats et les OSC. La revitalisation de la scène politique par le renvoi des partis politiques et des OSC à leur rôle social d’éducation à la citoyenneté et à l’engagement communautaire qui doivent être un des axes de la redéfinition du cadre institutionnel les régissant.
Enfin, « BURKIND’YAM Initiatives citoyennes » reste convaincu que les burkinabè, unis autour du MPSR seront capables de trouver une voie unique et originale qui les conduise à leur rêve d’une nation unie, démocratique et prospère avec le peuple qui est capable de gouverner et d’être gouverné, des citoyens intègres et engagés. Pour y arriver, tous devront garder à l’esprit que la démocratie est synonyme de paix, de justice et qu’elle doit générer la croissance et le bien-être de tous.
« Pour l’honneur et pour la patrie, citoyen du monde »
Pour le Bureau exécutif
Dr ZOEHINGA Gouwendmanegré Oscar
Secrétaire Permanent
(226)76664096
zoehinga@gmail.com