L’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) en partenariat avec le Forum Ouvert sur la Biotechnologie Agricole (OFAB-Burkina) a organisé, le mercredi 11 mai 2022 à l’université Norbert Zongo, une session de sensibilisation sur les biotechnologies modernes (OGM, édition génétique) dans le domaine agricole et la biosécurité (système de régulation) au profit des élèves stagiaires de l’Ecole Normale supérieure de Koudougou.
Démystifier le monde de la biotechnologie moderne, surtout la question des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) et la biosécurité sont entre autre les raisons qui ont motivé l’ANB et l’OFAB à initier cet atelier au profit des élèves stagiaires de l’UNZ. En effet, cette activité avait pour objectif principal d’informer et de sensibiliser les participants sur les innovations biotechnologiques, leurs applications et le système national de biosécurité qui encadre leur utilisation.
Démystifier le monde de la biotechnologie moderne
La biotechnologie est, selon Dr. Edgar Traoré, généticien en amélioration des plantes et coordonnateur de OFAB, une science qui obéit à des principes clairs et bien établis. « en français facile quand vous entendez bio, c’est le vivant, technologie, c’est-à-dire la technologie des vivants. Donc la biotechnologie est un « Ensemble des méthodes et techniques qui utilisent les organismes vivants ou leurs composants dans des applications spécifiques ».
La biochimie, la microbiologie, la biologie cellulaire, la biologie moléculaire, l’enzymologie, la culture de tissus (méristèmes), la génétique sont une multitude de disciplines scientifiques sur lesquelles se fonde la biotechnologie pour son application dans des domaines comme la médecine, l’agriculture, l’environnement, l’industrie… « Nous cherchons à travers nos communications à démystifier les biotechnologies modernes, parce que beaucoup pensent que ces technologies ne sont pas à la portée de l’africain » dit-il.
Cet atelier fut principalement ponctué par deux communications. La première sur les biotechnologies agricoles et environnementales dont le contenu est livré par Dr. Edgar Traoré, a permis aux participants de s’informer sur différents aspects de la biotechnologie. Pour lui, la biotechnologie peut être représentée en deux grands groupes à savoir la biotechnologie traditionnelle qui regroupe les techniques de fermentation, de décomposition, mais aussi la sélection variétale classique et la biotechnologie moderne qui comprend au-delà des techniques d’hybridation, la technologie OGM et l’édition génétique.
Quant à la seconde communication, elle a été donnée par Dr. Akoudjin Moussourodini sur la thématique de la biosécurité. En effet, à ce niveau deux axes majeurs ont été développés au profit des participants dont le cadre de l’adoption des innovations biotechnologiques modernes et le système national de biosécurité. Selon Dr. Akoudjin Moussourodini, directeur de l’évaluation du contrôle à l’ANB, la biosécurité est un outille d’application et de la réglementation de la biotechnologie, c’est-à-dire l’ensemble des mesures pour contrôler les risques potentiels liés à l’utilisation de tout produit biologique (notamment les OGM). Pour lui, le public cible étant les enseignants stagiaires, cet atelier va leur permettre d’avoir l’information juste afin de pouvoir la perpétuer auprès des apprenants.
« Cette présentation avait pour but de faire savoir qu’il y a des OGM au Burkina Faso et ces OGM sont réglementés par une loi et des textes » fait-il savoir. Il ajoute aussi que pour que les OGM puissent se retrouver sur le marché de consommation au Burkina, il faut qu’ils passent par une chaine d’acteurs pétrie d’expériences qui se charge de vérifier qu’ils ne sont pas nuisibles à la santé des consommateurs. A l’issue de ces deux communications, s’en est suivi des échanges entre participants et communicateurs. Lesquelles échanges ont permis d’éclairer les zones d’ombre chez les participants.
Participants satisfaits et heureux des informations reçues
Aux sorties de ces échanges, les participants se disent mieux informés et sensibilisés sur la question des organismes génétiquement modifiés. Pour David R. Bangré, élève inspecteur avec ces deux communications, l’équivoque entre les organismes génétiquement modifiés (OGM) et les autres aspects de la technologie alimentaire est levée. « J’ai compris que les Organismes Génétiquement Modifiés peuvent même être une solution à la perversité des autres technologies alimentaire », fait-il savoir. Nonobstant, il ne manque pas d’interpeler les autorités à plus de rigueur dans le contrôle pour la sécurité des consommateurs. « Comme on le dit, dans l’académie des sciences, les anges et les démons ont leurs places, donc nous osons croire que nos scientifiques aurons une bonne vision à notre place », a-t-il laissé entendre.
Même son de cloche avec Fatoumata Traoré/ Sawadogo, élève inspectrice de l’enseignement primaire, « j’étais une profane et je pensais que les OGM étaient pour quelque chose tant bien au niveau environnemental que physique. Après la conférence, j’ai compris que les OGM, au lieu d’être des bêtes-noires pour nous, peuvent vraiment nous aider à améliorer nos quotidiens », se réjouit-elle tout en interpelant également les responsables scientifiques au maintien des anciennes pratiques culturales et d’élevages.
Emmanuel Badini