Pour le journaliste d’investigation Saïd Penda, en 100 jours d’exercice de pouvoir Damiba, le constat est amer dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. Selon lui, en 100 jours d’exercice, la situation est plus détériorée.
Sous Roch Kaboré, il y a eu, selon des chercheurs, 2000 morts en 5 ans. En 100 jours d’exercice de pouvoir par la junte qui l’a renversé, on dénombre déjà 500 victimes des terroristes, toujours d’après les mêmes sources.
C’est une moyenne de 167 morts par mois, là où on a eu 34 morts par mois sous Roch. Le terrorisme fait donc cinq fois plus de victimes sous le régime putschiste, qui affirmait pourtant pouvoir faire mieux que le président renversé.
Au constat, le putsch au Faso fut une véritable escroquerie et la situation sécuritaire du Burkina n’a jamais été aussi précaire que depuis le coup d’état.
Tous ceux qui avaient les moyens de ne pas cautionner cela et qui ont laissé faire ou accepté le fait accompli ont trahi les peuples d’Afrique qui ont cru que nous avions définitivement tourné dos à toute prise du pouvoir par la force.
La France disposait de moyens militaires dans la région pour contraindre les militaires de retourner dans leurs casernes, mais elle ne l’a pas fait. La CEDEAO n’a pour sa part pas usé de tous ses outils et mécanismes de pression pour réinstaller Roch, pourtant réélu -moins de deux ans plus tôt- de la manière la plus démocratique.
L’organisation sous-régionale s’est, au contraire, empressée d’exiger « un retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Tout cela est bien dommage, et l’Afrique de l’Ouest pourrait regretter et pâtir longtemps de cette forme d’inaction.
Ce qui est vrai, est vrai !