La coalition politique ‘’Ensemble pour le Faso’’ était face à la presse ce jeudi 2 juin 2022 pour parler de la vie de la nation marqué par la crise sécuritaire, humanitaire et la vie chère. Cette alliance qui regroupe les partis politiques comme le mouvement SENS, le PAREN, le PDS, l’APR Tiligré et le PUR doute de la capacité du MPSR à sortir le Burkina Faso du gouffre et exige une démilitarisation des administrations civiles.
Ce jeudi 2 juin 2022 marque le 31e anniversaire de l’adoption de la constitution de la quatrième République. Une situation qui a permis au Burkina Faso de renouer avec la démocratie et l’Etat de droit. Mais après son adoption le 2 juin 1991, la loi fondamentale du pays a connu plusieurs modifications et est mise à rude épreuve par des régimes d’exception. L’organisation politique ‘’Ensemble pour le Faso’’ a profité de ce jour anniversaire pour passer en revue la situation nationale. Cette coalition politique regroupe cinq partis politiques dont le mouvement SENS de Guy Hervé Kam, le PAREN d’Abdoul Karim Sango, le PDS d’Aziz Diallo, l’APR Tiligré de Zakaria Soulga et le PUR de Justin Somé.
Les conférenciers du jour ont d’abord rappelé le contexte d’adoption de la constitution du 2 juin 1991. Cette constitution adoptée après une dizaine d’années de régimes d’exception a suscité de l’espoir au sein de la population qui espérait un retour dans un Etat de droit. Mais cet espoir fut de courte durée car cette démocratie s’est transformée en une dictature de 27 ans marquée par la ruse, la corruption, le clientélisme et divers autres maux selon l’alliance ‘’Ensemble pour le Faso’’. Pour le mouvement, les conséquences de cet accaparement du pouvoir d’Etat sont l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 où le peuple avait rejeté la volonté du Président Blaise Compaoré de modifier l’article 37 de la constitution lui permettant de s’éterniser au pouvoir. Ce même peuple qui s’est opposé au coup d’Etat du 16 septembre 2015 montre qu’il attaché aux valeurs démocratiques selon la coalition ‘’Ensemble pour le Faso’’.
Des élections libres de 2015 vont conduire le Président Rock Kaboré et le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) au pouvoir. Ce régime fera face à une crise majeure sans précédent marquée notamment par le terrorisme, la grogne sociale et la crise du coronavirus. Le régime MPP conservera tout de même le pouvoir d’Etat à l’issue des élections de 2020. Mais à peine une année de ce second mandat, il sera renversé par les militaires du Mouvement Patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui conduit actuellement la destinée du pays.
Pour le mouvement ‘’Ensemble pour le Faso’’, ce coup d’Etat constitue un frein à la démocratie et à l’Etat de droit et pose le problème de la gouvernance globale au Burkina Faso et sur les acteurs politiques. Pour eux, la non-résistance à ce putsch montre l’exténuation des Burkinabè, un ras-le-bol vis-à-vis d’une gouvernance incapable de trouver des solutions aux préoccupations les plus vitales du peuple en proie à une crise sécuritaire sans précédent. « Le silence et l’indifférence des Burkinabè face à un coup d’Etat de plus n’étaient pas à prendre pour une caution totale, un blanc-seing. Bien plus, cette indifférence devrait s’analyser comme un signe de l’attente du maçon au pied du mur », expliquent Maître Guy Hervé Kam, président du mois de la coalition.
Quatre mois après sa prise du pouvoir, le MPSR du Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba peine toujours à résoudre le problème du terrorisme qui continue de gagner du terrain et de faire de nombreuses victimes civiles et militaires. Pour la coalition ‘’Ensemble pour le Faso’’, le MPSR qui justifiait sa prise de pouvoir du fait de l’incapacité du pouvoir MPP à juguler la crise sécuritaire, est impuissant face à la situation et peine à protéger les Burkinabè. Pour eux, la situation va de mal en pis et est aggravée par l’inflation totalement incontrôlée par le gouvernement.
Pour Maître Guy Hervé Kam et ses camarades, pendant que la vie chère bat son plein et que les populations peinent à joindre les deux bouts, les gouvernants notamment les ministres et le chef de l’Etat se font augmenter ostensiblement et sans aucune gêne leurs salaires. Pour eux, il faut vite rectifier le tir car, « il ne sert à rien de prôner la rupture quand l’on ramène dans le présent et avec orgueil, des pratiques et des acteurs qui ont fait leurs preuves de la pire des manières ». Ils appellent les autorités de la transition à œuvrer pour les intérêts de la population et de la nation et surtout d’un retour véritable de la paix et de l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable.