Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) a, avec la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC), commémoré ce dimanche 13 décembre 2020 le 22è anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons. Les manifestants réitèrent leur volonté de voir la manifestation de la vérité dans la mort du journaliste et directeur de publication du journal L’Indépendant.
Mort tragique de Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune le 13 décembre 1998, le Collectif s’en souvient encore et toujours. Il ne compte pas oublier cette affaire surtout que jusque-là, justice n’est pas encore faite sur les assassinats de Sapouy, une ville située à 100 kilomètres de Ouagadougou, la capitale burkinabè.
Affaire Norbert Zongo: Le dossier avance selon le Procureur du Faso
Cette année, dès 7h, des militants du Collectif, des jeunes, journalistes et anonymes se sont rassemblés au cimetière de Gounghin pour rendre hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons. Des responsables du Collectif ont déposé des gerbes de fleurs sur les tombes des suppliciés du 13 décembre 1998, de l’élève Flavien Nebié tué le 6 décembre 2000 et au carré des martyrs de l’insurrection populaire et du putsch de septembre 2015.
Tous sont unanimes que malgré l’insurrection populaire d’octobre 2014 qui a fait partir Blaise Compaoré et une partie de son régime, une sorte d’impunité continue de couvrir les auteurs des assassinats du 13 décembre 1998.
Devant la tombe de Norbert Zongo, l’Association des journalistes du Burkina (AJB) s’adresse à son confrère. Le président de cette association, Guézouma Sanogo, s’en souvient.
« Le 13 décembre 1998, des individus aux desseins ignobles, diaboliquement inspirés, ont pris la grave et irréversible décision d’assassiner Norbert Zongo et ses trois compagnons. Aux environs de 16H, des militaires sans âme ni cœur au service d’un pouvoir inhumain, ont mis à exécution un crime indescriptible qu’ils ont longuement planifié et muri au cœur du pouvoir politique d’alors. En éliminant l’intrépide journaliste d’investigation, ils n’ont pas épargné la vie de ceux qui étaient en sa compagnie cet après du dimanche 13 décembre 1998 (…). Pour être total, les bourreaux qui avaient imaginé le crime parfait ont mis feu à la Toyota Land Cruiser de type 4*4 dans le funeste dessein de réduire complétement en cendre les quatre occupants du véhicule », décrit le représentant des journalistes burkinabè.
Après cette étape matinale, les membres du Collectif ont tenu un meeting à la Place de la Nation. Si le président de ce collectif, Chrysogone Zougmoré, note « une bonne disposition d’esprit du côté de la justice », il appelle à maintenir la vigilance, qui pourra « nous faire triompher ». Il a également dénoncé les tentatives d’intimidations et de violations de droits humains en cours dans le pays depuis quelques années.