La Cour des comptes a tenu un point de presse ce mardi 26 janvier 2021 à Ouagadougou sur son rapport public 2019. Un exercice qui vient après la remise officielle du rapport au président du Faso le 18 janvier 2021. Le rapport 2019 comprend deux parties : une première consacrée aux principales observations et recommandations aux entités contrôlées et une seconde sur les suggestions faites par la Cour pour améliorer la gouvernance des ressources. Le rapport révèle que malgré les différents efforts de contrôles et les recommandations faites, des irrégularités demeurent.
Le rapport 2019 de la Cour des comptes est soumis au pouvoir public et aux citoyens. Il fournit des éléments objectifs d’appréciation sur l’emploi fait des fonds publics.
Ainsi, la première partie du document a été consacrée aux observations et recommandations retenues par la Cour des comptes à l’occasion des contrôles des opérations de l’Etat, des collectivités territoriales et des entreprises publiques. Le premier contrôle dans cet exercice des opérations a porté sur le centre hospitalier régional de Koudougou (CHR-KDG) pour sa gestion 2016 à 2018.
Dans cette structure, l’état de mise en œuvre des recommandations antérieures a été fait et il ressort de l’évaluation de la cour des comptes que 79,59% des recommandations ont été prises en compte dont 13,27 % en cours d’exécution. La Cour a, de ce fait, réitéré les recommandations visant à améliorer la gestion du CHR-KDG. Il s’agit notamment des recommandations sur le contrôle interne, le processus de la commande publique, la gestion des stocks de médicaments, des consommables médicaux et le matériel médicotechnique.
Au titre des opérations des collectivités territoriales, le contrôle a porté sur la gestion du conseil régional du Centre-Est, exercices 2014 à 2017 et de la commune urbaine de Koupéla. A ce niveau, la Cour a relevé des disfonctionnements et identifié leurs causes. Les recommandations pour ces deux structures sont entre autres, l’organisation et le fonctionnement, les procédures d’élaboration, d’adoption et d’approbation des budgets, la gestion financière et comptable, les marchés publics, etc.
Concernant les entreprises publiques, le contrôle a porté sur la chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), exercice 2014 à 2016 et la Loterie nationale Burkinabè(LONAB), exercice 2014 à 2016. Pour les deux structures, les recommandations de la Cour des comptes ont porté essentiellement sur la gestion administrative et organisationnelle, la gestion financière et comptable et la gestion des marchés et des immobilisations.
Pour le premier président de la Cour des comptes, Jean Emile Somda, « la Cour souhaite que les parties prenantes mettent en place un plan d’action visant une mise en œuvre diligente des recommandations et suggestions formées à leur endroit ».
Pour ce qui est de la deuxième du rapport, la Cour a apporté des innovations en termes de suggestions découlant de la persistance des constats antérieurs. Ainsi, au titre des suggestions d’amélioration de la gouvernance relative au fonctionnement des structures étatiques, elle suggère au gouvernement de veiller au respect de la réglementation générale des marchés publics, la codification des biens mobiliers et immobiliers des structures, la réalisation périodique des matières et l’évaluation du personnel etc.
Toujours au titre des réformes, elle préconise la mise en place des comités d’audit interne auprès des ministères et institutions, l’ouverture d’une filière « en audit et contrôles » dans les écoles publiques de formations professionnelles. Également, il a été suggéré l’achèvement du processus de relecture et l’adoption de la nouvelle loi organique régissant la Cour des comptes.