En marge de la célébration de la 15e édition de la journée internationale de la protection des données à caractère personnel, la commission de l’informatique et des libertés (CIL) a organisé le 26 janvier 2021 à Ouagadougou, une conférence de presse sur la problématique de la protection des données. A cette rencontre, la mise à jour des conditions générales d’utilisation de WhatsApp a été au centre des débats. L’édition de 2021 est célébrée le 28 janvier 2021 autour du thème : « Protection des données personnelles dans un contexte de Covid : défis et perspectives ».
En marge de cette 15e édition, la mise à jour des conditions générales d’utilisation (CGU) de WhatsApp a été au centre des préoccupations car la CIL entend voir comment elle protègera les populations qui sont exposées aux règles édictées par les géants du numérique comme les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft).
En effet, à cause des nouvelles implications CGU de WhatsApp en matière de protection des données à caractère personnel, la CIL a souligné qu’elle a eu des échanges directs avec la représentante Afrique de Facebook sur la question pour mieux comprendre la situation.
Mieux, « ils ont entrepris des échanges avec leurs homologues du réseau africain des autorités de protection des données personnelles, (RAPDP) en vue d’harmoniser leurs points de vue sur la question. Suite à ces échanges, un webinaire qui regroupera les pays membres du RAPDP et Facebook est en perspective pour discuter de ces questions », a déclaré la présidente de la CIL, Marguerite Ouédraogo/Bonané.
Cette harmonisation vise à permettre au continent africain, à l’instar de l’Union européenne, d’obtenir des dispositions plus contraignantes et de renforcer les droits des Africains en leur donnant plus de contrôle sur leurs données personnelles.
En ce qui concerne la protection des données, le directeur de l’expertise technique et du contrôle de la CIL, Maxime Da, recommande plus de prudence car selon lui, « rien ne prouve que les données n’étaient pas partagées par WhatsApp ».
L’application ayant été rachetée par Facebook en 2014, le débat ne doit pas seulement se poser sur la migration vers d’autres applications comme Signal ou Telegram mais plutôt, la responsabilité des utilisateurs.
Comment faire ?
La présidente de la CIL, Marguerite Ouédraogo/Bonané a indiqué que « nous devons être maîtres de nos données et réfléchir sur ce que nous partageons sur ses différentes plateformes ». Pour elle, « les Burkinabè doivent avoir une culture de la protection de leurs données personnelles. La meilleure protection commence par soi-même. Tant qu’on ne se vend pas, personne ne peut nous acheter ».
A propos des cas de plaintes soulevées, la CIL dit avoir mis en œuvre depuis 2018 une convention de partenariat avec Facebook qui porte sur un accompagnement dans la gestion de plaintes. Il s’agit entre autres d’espionnage par téléphone, de cyber escroquerie et d’arnaque, d’usurpation d’identité, de cyber harcèlement, etc.
Profitant cette rencontre avec les journalistes, la CIL a rappelé qu’elle a un pouvoir de sanction mais pas de pouvoir d’investigation. Et l’institution travaille en étroite collaboration avec la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité qui dispose d’un pouvoir pour chasser et arrêter le lièvre débusqué.
Pour permettre au grand public de cerner le danger d’exposer ses données personnelles, l’institution dirigée par Marguerite Ouédraogo/Bonané a décidé de sensibiliser les élèves. Et dans ce cadre, les élèves du lycée Nelson Mandela seront les bénéficiaires de cette sensibilisation sur les risques le 28 janvier 2021.