L’Affaire Thomas Sankara amorce lentement mais sûrement le dernier virage vers la tenue du procès tant attendu. Après les audiences de confirmation des charges en janvier, l’on attend les conclusions de la chambre d’accusation du tribunal militaire. C’est dans ce contexte que les services de l’Etat français ont fait diligence en transmettant un troisième lot de dossiers déclassifiés en France relativement à l’Assassinat de Thomas Sankara.
Dans le cadre de la commission rogatoire internationale initiée par François Yameogo, juge d’instruction au tribunal militaire de Ouagadougou, demandant que soient transmises les archives françaises relatives à l’assassinat du Président Thomas Sankara, toutes les requêtes ont été étudiées favorablement, apprend-on, de sources bien introduites.
Ainsi, faisant suite à la promesse du président Emmanuel Macron lors de sa visite à Ouagadougou en Novembre 2017, deux premiers lots avaient été déjà transmis à la justice militaire. Le 3ème lot d’archives qui vient d’arriver, concerne les archives du ministère de l’Intérieur (qui dispose de plusieurs archives en lien avec l’assassinat du père de la révolution burkinabè. Certaines étaient détenues par les archives nationales, d’autres par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Au total, ce troisième lot est composé de 8 documents de la direction générale de la police nationale. Ce sont les archives du Service de Coopération Technique International de Police (SCTIP), le service de coopération policière et gendarmerie (présent au Burkina Faso au sein de l’ambassade de France au moment des faits), aujourd’hui direction centrale de la coopération internationale (DCI). Les autres documents étaient détenus par la DGSI.
A ce que l’on dit ces documents sont déjà à Ouagadougou et seront bientôt transmis à la justice militaire conformément aux usages en la matière.
Que contiennent ces documents ?
Sur la question, mystère et boule de gomme ! Ce qui est certain, ils devraient contribué à la manifestation de la vérité sur cette tragédie qui a propulsé Blaise Compaoré à la tête du Burkina Faso, un sombre soir du 15 octobre 1987.
Y-a-t-il des éléments relatifs à l’implication de la France dans ce Coup d’Etat sanglant ? Pourquoi maintenant ? Autant de questions qui sont, pour l’instant, sans réponse. Il nous revient que les autorités judiciaires et l’Ambassade de France pourraient organiser une conférence de presse conjointe. On en saura donc davantage. Affaire à suivre !