C’est un stéréotype qui a la peau dure et qui est connu de tous. En effet, voir une femme exercer un métier d’homme était jadis une utopie. Cependant, de nos jours, les mœurs sont en pleine évolution et plusieurs métiers autrefois réservés aux hommes sont désormais l’apanage des femmes. Dans le cadre de la célébration de la 164ème journée mondiale de la femme, Infoh24 est allé à la rencontre de Yasmine Chérifa Ouédraogo, une de ces nombreuses amazones qui exercent les métiers dits de hommes.
Son rêve a toujours été d’évoluer dans la mécanique. Elle, c’est Yasmine Chérifa Ouédraogo, élève en classe de BAC pro 2 MI (maintenance industrielle). Regarder son père travailler, lui a donné l’amour de la profession. Ainsi, elle déclare : « au début, je ne voulais pas y aller par ce que je me disais que la mécanique est faite pour les hommes, mais en passant mes journées avec mon père, j’apprenais et je m’y intéressais de plus en plus ».
Malgré les regards et les propos tendant à la dissuader dans la pratique d’une activité dite pour les hommes, Yasmine rétorque n’avoir pas eu de gênes. Car, le principal soutien lui venait de sa famille et ensuite de l’insouciance de sa jeunesse et mieux, elle ne mesurait pas la pesanteur sociale.
Ainsi, réconfortée par le soutien familial, Yasmine opte de faire des études en mécanique. Pour ce faire, après l’obtention de son Certificat d’Etudes Primaire (CEP), son père l’inscrit au lycée Professionnel du centre (LPRC) en 2016, où elle obtient ses diplômes de CAP et de BEP. Evoluant dans la mécanique générale à ses débuts, Yasmine, parchemins en mains, s’oriente en maintenance industrielle.
Ce choix, elle l’explique par sa passion de la mécanique en ces termes : « Je suis une fille passionnée de la mécanique et à l’époque, c’était le quotidien de mon père. Son amour et sa détermination pour ce métier m’ont beaucoup motivée et en grandissant j’ai voulu devenir comme lui » dit-elle avec grande conviction.
Cette détermination lui permet de décrocher son BEP en 2019 et de prendre la route de Bobo-Dioulasso afin de faire un BAC Pro, car cette option ne lui était pas donnée au lycée professionnel du Centre.
« Les personnes qui pensent qu’il n’y a que des métiers réservés aux hommes de nos jours se trompent lourdement.»
Se prononçant sur les rapports entre elle et ses collègues, Yasmine Chérifa Ouédraogo confie que ce n’est pas toujours gai. « Sur mon lieu de travail, on ne me traite pas différemment parce que je sais m’imposer. Cependant, des moqueries, il n’en manque pas, mais tout est une question d’amour et je ne me laisse pas détourner des objectifs que je me suis fixés », martèle–t-elle.
Elle poursuit en rappelant qu’il n’y a pas de métiers pour hommes ni pour femmes mais souvent pour certaines disciplines, une faveur peut être faite aux femmes c’est le cas des compétitions sportives. Du reste, elle prône l’égalité de genre dans certains métiers. « Les personnes qui pensent qu’il n’y a que des métiers réservés aux hommes se trompent lourdement. L’égalité des sexes est le principe selon lequel les hommes et les femmes doivent recevoir un traitement égal et ne doivent pas être victimes de discrimination basée sur le sexe », renchérit-elle.
Pour conclure, Yasmine Chérifa Ouédraogo lance un appel à toutes les personnes qui hésitent à embrasser certains métiers dits « réservés aux hommes ». Elle insiste en disant qu’« il faut toujours se battre pour ce qu’on aime et pour ce dont on a toujours rêvé de faire. Moi j’avais un rêve depuis le début et ce rêve je le réalise ».
Corine GUISSOU (Collaboratrice)