Zéphirin Diabré de l’UPC, ancien chef de file de l’opposition quitte officiellement ses fonctions ce 5 mars 2021. La charge de CFOP sera dorénavant occupée par Eddie Komboïgo, président du CDP. Le CFOP relevant de l’Assemblée nationale, la cérémonie a été présidée par Alassane Bala Sakandé, le président de cette institution.
« Je voudrais remercier Zéphirin Diabré qui a été le dernier chef du CFOP avant la dernière législature. Il a eu l’intelligence pour créer le cadre de concertation qui a abouti au dialogue politique et aux élections apaisées, car gérer l’opposition, ce n’est pas facile, la preuve, il a rejoint la majorité ; je voudrais lui rendre hommage. (…) On a signé des accords ensembles, mais il a décidé de rejoindre la majorité, et je ne peux que lui souhaiter le meilleur.
Je voudrais rendre hommage à ce grand homme qui a su fédérer autour de lui, les forces qu’au sortir des élections, il n’y a pas eu d’heurts. Je prends fonction dans un esprit républicain ».
C’est ainsi que le nouveau chef de file de l’opposition politique burkinabè, Eddie Komboïgo, s’est exprimé, alors qu’il reçoit les nouvelles charges des mains du CFOP sortant, Zephyrin Diabré, ce 5 mars 2021, à Ouagadougou, en présence de plusieurs personnalités politiques.
Eddie revient encore sur les résultats des élections
« Les Burkinabè ont été désabusés, eux qui avaient donné tant d’espoir aux élections, mais hélas. Mais il fallait donner peu d’espoir aux Burkinabè ; c’est ainsi que 200 bureaux de vote à la présidentielle et 250 bureaux de votes aux législatives, soit plus 72 250 voix ont été déclassées ; mais, puisque le conseil Constitutionnel en a décidé ainsi, puisque qu’il faut apporter la paix aux Burkinabè, j’accepte mes fonctions du chef de file de l’opposition politique, malgré tout. Pour que la démocratie ait un crédit, il faut que nous revoyions les textes que nous avons conçus, qu’aucun texte de droit ne soit transgressé. J’en ai la conviction que nous allons aboutir ; nous sommes un peuple riche » a-t-il poursuivi.
Eddie Komboïgo explique également qu’« aujourd’hui, notre pays est en guerre, depuis 5 ans. On a enregistré plus de 2 000 morts civils et militaires ; la recherche de la paix dans notre pays procède par plusieurs méthodes. Pendant les campagnes on avait proposé la voie de la négociation ; le Premier ministre nous a dit qu’il faut aller sur la table de la diplomatie. Nous pensons que nous allons joindre nos forces pour ceux qui sont engagés pour la recherche de la paix ; nous encourageons le gouvernement à aller vers la négociation. Même la première guerre mondiale, après 4 ans, s’est terminée autour d’une table.
L’incontournable réconciliation nationale
Sur la question de la réconciliation nationale, le nouveau CFOP a aussi son idée. « Nous pensons qu’il est temps d’aller vers la réconciliation, il faut apprendre à pardonner. Ce n’est pas une forme d’injustice pour penser à la cohésion. C’est pourquoi nous apporterons notre l’appui au ministre de la réconciliation. C’est regrettable que la politique rigide du gouvernement contraigne la démission des leaders syndicaux de leurs postes, nous pensons qu’il faut respecter les textes ; j’apporte mon soutien aux travailleurs, afin que leurs droits soient respectés » a-t-il conclu.