Après un mois d’adoration, de prières, de privations, d’implorations et de solidarité, les musulmans du Burkina Faso à l’instar de millions de musulmans du monde entier ont célébré ce jeudi 13 mai 2021, la fête du Ramadan ou Aïd-el-fitr. Dans la capitale, c’est le grand imam de la mosquée, l’imam Abdallah Ouédraogo, qui a dirigé la prière à la place de la Nation. Comme cela est de coutume, après avoir rendu grâce à Dieu pour ses grâces reçues au cours de ce mois, l’imam a prôné la paix et la solidarité au Burkina.
Nombreux sont les fidèles musulmans qui ont effectué le déplacement de la place de la Nation ce jeudi 13 mai 2021 pour prendre part à la prière de l’Aïd-el-fitr à Ouagadougou. Et c’est à 9h, que la prière a débuté à la place de la Nation. Si certains fidèles, grâce aux tentes dressées pour la circonstance, étaient dans l’ombre, d’autres par contre étaient exposés au aux rayons du soleil.
C’est grand imam, El hadji Abdallah Ouédraogo, de la mosquée de Ouagadougou qui a dirigé cette prière. Il a rendu grâce à Dieu pour avoir permis à chacun d’accomplir ce mois béni de Ramadan dans la santé, le bonheur et surtout de voir ce jour de joie. Il a aussi rendu grâce à Dieu d’avoir permis à l’imam Aboubacar Sana de prendre part à la prière de cette année. Il demande aux fidèles d’implorer le tout-puissant afin qu’il retrouve totalement la santé.
En effet, juste après, la prière des deux rakats qui marquent la fin du Ramadan, l’imam Ouédraogo, dans son sermon, a invoqué Allah afin que le Burkina connaisse davantage de paix. Et surtout en ce début de saison pluvieuse, il a supplié Allah à travers des invocations soutenues de gratifier le pays d’une saison pluvieuse abondante. Il n’a pas manqué d’invoquer Allah d’accorder la force et la sagesse nécessaire aux gouvernants dans leur lourde tâche de conduire le Burkina vers un avenir radieux.
Grand jour de réjouissances, l’imam n’a pas manqué d’appeler les musulmans à manger, à boire, mais en ayant toujours Dieu à l’esprit. « Chacun doit travailler à éloigner de lui, le mauvais comportement comme il l’a fait durant ce mois ». Avant de les exhorter à implorer Dieu afin qu’il nous ramène la paix au Burkina ». Comme chaque année, autorités politiques, responsables coutumiers dont le Mogho Naaba et les premiers responsables de la communauté musulmane du Burkina étaient présents pour rendre grâce à Allah de leur avoir permis de voir ce jour béni.
Présent à cette prière, il y avait le président de l’Assemblée nationale burkinabè, Alassane Bala Sakandé, le ministre de l’Administration territoriale, Clement Sawadogo, le ministre chargé de la réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, l’ambassadeur de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso Wolfram Vetter, le gouverneur de la région du Centre, le Moogho Naaba et le cardinal Philippe Ouédraogo. « Nous sommes heureux de présenter nos sincères meilleurs vœux à nos frères musulmans et sœurs musulmanes qui fêtent le ramadan. Ce qui appartient au marigot, appartient au caïman donc la fête est pour nous tous. Chaque année notre saint père, le pape sort un message. Il invite musulmans et chrétiens à être des bâtisseurs de l’espérance » a déclaré le cardinal Philippe Ouédraogo.
Pour le ministre en charge de l’administration territoriale, Clément Sawadogo « cette présence traduit notre solidarité à nos frères musulmans qui ont prié pendant ces 30 jours pour le Burkina Faso, pour la paix au Burkina Faso, pour la cohésion entre les fils et filles. C’est ce qui justifie notre présence à cette prière. Et c’est un honneur pour notre pays qui n’a jamais connu de graves distanciations entre communautés religieuses. Quand je vois aujourd’hui, c’est le jour de l’ascension chez les chrétiens et que le cardinal Philippe, chef de l’Église peut se passer de ses propres cérémonies pour venir ici communier avec les musulmans, je pense que c’est symbolique et c’est une chance pour notre pays ».
Aux fidèles musulmans, l’imam Ouédraogo, les interpelle à redoubler d’efforts à travers les prières et autres bonnes actions pour supplier Dieu à continuer de leur apporter assistance. Et surtout les rappeler que les prières et les bonnes œuvres ne doivent pas prendre fin avec la fin du Ramadan. Au contraire, elles doivent être démultipliées pour resserrer les liens de solidarité entre les Burkinabé. Sujet incontournable ces dernières années à l’occasion de toute fête, la paix au Burkina.
Cette année encore la tradition a été respectée. Pendant de longues minutes, l’imam Ouédraogo a appelé les uns et les autres à œuvrer dans les bons actes, à s’éloigner des bagarres, la jalousie afin de renforcer la fraternité et la solidarité entre les burkinabè, gage du ciment de la paix.
Toujours dans son sermon, « les bonnes œuvres ne doivent pas être uniquement dans ce mois de jeûne, il doit chaque fois s’investir à faire des bonnes œuvres » a conclu l’imam Ouédraogo après avoir proféré des paroles de bénédiction sur les fidèles musulmans, le Burkina, et souhaité que Dieu rende l’islam plus fort.
Aussi exhorte-t-il les fidèles musulmans de prendre exemple sur la vie du prophète Mohammed et faire en sorte que l’acte que chaque fidèle posera puisse concourir à cimenter la fraternité et la solidarité. Il les a invités aussi au partage et surtout à éviter les excès. Un clin d’œil a également été fait aux croyants des autres religions qui prient pour un Burkina meilleur, aux forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme et aux agents de la santé mobilisés contre le coronavirus.