Le sous-sol du Burkina regorge de grandes quantités de substances de carrière. Malheureusement, ce potentiel est insuffisamment exploité. Pourtant les données disponibles montrent qu’une exploitation optimum de ces substances contribuera significativement à la création d’emplois et de richesses pour le pays.
Connues sous l’appellation de minéraux de développement, les substances de carrière se retrouvent un peu partout au Burkina Faso. Déjà une étude partielle conduite par le BUMIGEB avait identifié une importante quantité de substances de carrière. On y trouve des roches industrielles notamment du phosphate estimé à plus de de 147,7 millions de tonnes essentiellement dans la Tapoa avec une teneur qui varie entre 20 et 30% en P205 (pentoxyde de phosphore), du calcaire à ciment dans l’Oudalan estimé à plus de 93 millions de tonnes dont 80 millions à Tin-Hrassan avec des teneurs allant de 45 à 55 %. L’on compte aussi du calcaire dolomitique avec des réserves estimées à 42,7 millions de tonnes dans la province du Houet. De même, il a été catalogué plus de 600 sites d’argile et de Kaolin sur le territoire national. On trouve aussi du sable blanc dans la province du Houet et dans la zone de Banfora. S’agissant des matériaux de construction, plus de 500 sites de granite, latérite et granulats ont été révélés un peu partout dans le pays. En plus, l’on note l’existence de minéraux industriels, notamment du graphite, du talc et des pramolites dans biens de localités du pays.
Malgré toutes ces potentialités révélées courant l’année 2001, l’exploitation de ces substances de carrière piétine sérieusement au Burkina Faso. Seulement 23 autorisations d’exploitation effectives et 11 autorisations en arrêt d’exploitation ont été attribuées. Des demandes d’autorisation seraient en attente. L’exploitation artisanale est la forme la plus répandue.
A en croire M. Sambaré, directeur général des carrières, cette exploitation timide fait déjà 900 emplois crées dans les carrières industrielles et 8000 dans les carrières artisanales. Le ministère des mines et des carrières serait dans la dynamique de la réorganisation du secteur. Dans ce sens, il est prévu des investissements qui vont créer 5500 emplois directs, 10.0000 emplois indirects. Ces investissements serviront aussi à réduire l’importation du clinker à 16 milliards FCFA par an et engendreront plus de 4 milliards FCFA de collecte fiscale additionnelle. En attendant, la démarche affichée n’est pas rassurante.
A noter que les substances de carrière sont utilisées dans beaucoup de domaines notamment dans la fabrication du ciment et de la chaux. Selon les données du ministère des mines, il existe des sociétés minières qui consomment environ 10 millions de tonnes de chaux par année. La demande est donc forte, mais les réserves restent inexploitées. Les substances de carrières notamment le granite, le sable et éventuellement la latérite et l’argile constituent des matières premières nécessaires à la réalisation des infrastructures de développement. En outre, les substances de carrières sont également utilisées pour la fertilisation des sols. Toute chose qui pourrait réduire significativement l’importation d’engrais au Burkina Faso.
Simplice ZONGO