La Confédération paysanne du Faso (CPF) a animé le vendredi 16 juillet 2021 à Ouagadougou, un point de presse pour dénoncer un phénomène qui menace la sécurité alimentaire. Il s’agit de l’accaparement des terres rurales. Pour la confédération paysanne du Faso (CPF), l’accaparement des terres empêche le foncier d’être un des leviers majeurs de développent durable.
Dénoncer avec fermeté l’insécurité foncière grandissante marquée par l’accaparement des terres rurales en ce début de campagne agricole 2021-2022, telle est l’interpellation faite aux autorités à plus de vigilance. Car le phénomène risque de saper les efforts de développement en matière d’atteinte de la sécurité et de la souveraineté alimentaire. Pour la Confédération paysanne du Faso, la sécurité alimentaire est menacée par les acquisitions foncières à grande échelle pour des fins de promotion immobilière, d’agro-business et d’exploitation minière.
En effet, selon la Confédération paysanne du Faso, les politiques et pratiques antagonistes, l’absence et la léthargie des institutions légales de gestion foncière, l’urbanisation accélérée des terres sont entre autres les causes de cette menace sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, sur la cohésion sociale et la paix. « La crise sanitaire et la crise sécuritaire ont aggravé les conditions de vie des exploitants agro-sylvo-pastoraux » a déclaré le secrétaire général du FEPAB, Marc Gansoré.
Face à l’accélération du phénomène d’accaparement des terres, la Confédération paysanne du Faso recommande entre autres la réalisation d’un audit du foncier rural, suivi du rétablissement dans leurs droits des ruraux floués par les accapareurs de terre, la mise en œuvre de l’article 218 du code général des collectivités territoriales qui stipule que la commune rurale comprend une espace d’habitation, un espace de production et un espace de conservation, mettre fin à la confusion et au chaos qui règnent dans le domaine du foncier rural par les agences immobilières en contradiction avec la loi 034-2009.
Elle recommande aussi de mettre en place des opérations spéciales subventionnées de délivrance d’APFR, au profit des populations rurales; de mettre en œuvre un programme national de sécurisation foncière des exploitations familiales; d’amender la loi 034-2009 portant régime foncier rural pour y introduire des mécanismes de régulation des transactions foncières plus rigides notamment pour ce qui concerne les ventes; et enfin, de mettre en place dans les meilleurs délais le fonds national pour la sécurisation foncière en milieu rural pour préserver le patrimoine foncier pour les générations futures.
Toutefois, la confédération a salué les efforts du gouvernement pour la réorganisation du secteur immobilier et surtout l’invite à considérer les acteurs du monde rural dans les prises de décisions.