22 novembre 2024
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Affaire Ibrahim Maiga : «Un ministre du Président Kaboré était complice de l’activiste», Adama Ouédraogo dit Damiss

Depuis la publication de la photo de famille du chef de l’État, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba avec à ses côtés des civils dont l’activiste résident aux États-Unis, Ibrahim Maiga, la toile s’est enflammée. Chacun y va de ses commentaires. Pour certains, cette image révèle une complicité entre le sieur Maiga et les militaires du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

Pour les tenants de cette thèse, le complot pour renverser Roch Marc Christian Kaboré a été préparé de longue date de concert avec des activistes pour pourrir la situation et créer les conditions de l’avènement du MPSR.

D’autres vont plus loin en affirmant que les soldats sabotaient la lutte antiterroriste pour ensuite donner des éléments d’informations à Ibrahim Maiga qui les diffusait dans le but d’affaiblir le pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Tout a été dit sur cette affaire qui continue d’alimenter les débats sur la Transition. Un complice de l’activiste Maiga figure sur cette photo du Gouvernement Roch

En réalité, certains informateurs d’Ibrahim Maiga se recrutaient dans le cercle de l’ex-président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Très souvent, les complices et les traitres ne sont jamais loin. Ceux qui savent qu’ils sont surveillés sont très méfiants.  Généralement, les responsables placés au-dessus de tout soupçon et bénéficiant de la confiance aveugle des dirigeants sont ceux-là qui s’affranchissent des principes de loyauté et offrent le fouet à l’adversaire. Cela peut relever de l’irresponsabilité, de l’opportunisme ou du besoin de repositionnement anticipé.

Dans tout système, il y a des frustrés et aigris qui malgré leurs privilèges œuvrent avec cynisme à aider l’ennemi. Et dans le cas d’espèce, l’une des taupes logée au cœur du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré et complice d’Ibrahim Maiga était membre du Gouvernement Kaboré et est bien visible sur la photo ci-dessus. Cette personne n’est pas la seule complice.

D’autres personnalités haut-placées se sont illustrées dans ces manœuvres de déstabilisation. Vous avez bien lu. Les faits sont malheureusement là ! Pour des raisons inavouées et inavouables, des proches de l’ex-chef de l’État ont facilité sa chute parce qu’ils étaient sans doute dans des plans A, B ou C.

La campagne de propagande contre l’œil et l’oreille du pouvoir Roch, l’ancien Directeur général de l’Agence nationale du renseignement, le colonel François Ouédraogo n’échappe pas à cette logique de sape. Elle a été également orchestrée, entre autres, par des éléments officiant au cœur même du pouvoir dans le but de discréditer et fragiliser ce soutien fidèle du Président Kaboré. Les différentes révélations sur la gouvernance à la Présidence, comme dans les ministères et autres établissements publics ont été l’œuvre d’éléments internes insoupçonnés.

Certes, on peut légitimement interroger la connexion d’Ibrahim Maiga avec les militaires du MPSR, mais on peut aussi émettre des doutes sur la solidité de cette hypothèse. Des officiers avertis des Forces armées dans un contexte de surveillance accrue des communications ne prendraient pas le risque de donner des informations par des moyens qui peuvent laisser des traces. D’ailleurs, les informations que Monsieur Maiga diffusait n’étaient pas si confidentielles que ça.

Il y a des groupes whatsapp dans l’administration publique ou au sein des différents corps des forces militaires et paramilitaires où l’on dispose d’informations sur les attaques terroristes en temps réel. Des documents classés confidentiels se retrouvent sur la place publique. Certains activistes comptent des amis dans ces groupes qui leur transmettent lesdites informations au quotidien. Point besoin de s’appeler Ibrahim Maiga pour récolter ces informations.

En réalité la confidentialité est très difficile à établir avec ces techniques de communications actuelles. Même des chefs d’État pourtant protégés par des services d’intelligences n’y arrivent pas. Ce n’est donc pas des évènements qui se passent au front qui peuvent être cachés.

Si Ibrahim Maiga doit dénoncer les proches de Roch Marc Christian Kaboré qui lui filaient des informations, certains seront obligés de sortir déguisés pour faire leurs courses dans la ville de Ouagadougou.

C’est dire que le coup d’État du lieutenant-colonel Damiba et ses hommes  a  aussi été facilité par le comportement de certaines personnes du régime déchu. Ce n’est donc pas forcément vrai de penser que ce sont les hommes des actuels tenants du pouvoir qui donnaient les informations à Monsieur Maiga pour déstabiliser le pouvoir.

Roch Marc Christian a tout simplement été victime de trahisons dans son propre camp même s’il tient sa part de responsabilités pour avoir fait confiance à des collaborateurs qui ne le méritaient pas. En restant sourd aux conseils de certains de ses amis de longue date qui ne lui veulent que du bien, il s’est privé des services de ces lanceurs d’alertes sincères. Le mal est fait. Il doit vivre la situation avec philosophie et se dire que tout ce que Dieu fait est bon.

Conseil gratuit à l’activiste Maïga. Ce n’est pas parce que l’on se sent injustement attaqué qu’il faut perdre la lucidité au point de répliquer par des menaces. La force des arguments est largement supérieure à toute surenchère agressive. Que chacun retrouve son calme. Il y a l’urgence sécuritaire qui doit être la préoccupation principale des Burkinabè.

Adama Ouédraogo dit Damiss

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