Affaire Thomas Sankara : la France accusée de retarder le dossier

Trente-trois ans après l’assassinat de Thomas Sankara, le « père de la révolution burkinabè », le dossier judiciaire semble avoir évolué. L’avocat de la famille, Me Bénéwendé Stanislas Sankara affirmait le jeudi 15 octobre 2020 que le dossier a été renvoyé à la chambre de contrôle du Tribunal militaire. Dans un communiqué, le réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique s’est dit satisfait de ce dénouement qui permet, selon eux, d’espérer la tenue d’un procès en 2021. Il s’est dit cependant très inquiet par contre de l’évolution du dossier du côté de l’hexagone.

Dans un communiqué, Le réseau international Justice pour Sankara justice pour l’Afrique s’est exprimé sur un fait qui aura marqué la procédure judiciaire sur l’assassinat de Thomas Sankara. Trente-trois ans après le meurtre du « père de la révolution », l’on peut être tenté de dire que le dossier avance lentement mais surement au Burkina.

C’est ce que soutient le réseau international Justice pour Sankara justice pour l’Afrique. En effet, le jeudi 15 Octobre 2020, jour du 33e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara, le réseau s’est dit satisfait d’apprendre que le juge d’instruction en charge du dossier au Burkina a rendu son ordonnance de clôture et de renvoi devant la Chambre de contrôle du Tribunal militaire de Ouagadougou. Pour le réseau, « cela signifie que le dossier est désormais en passe d’être transmis à la justice en vue de préparer le procès qui devrait se tenir courant 2021. ». Le comité dit fortement espérer que l’année 2021 soit celle du dénouement du dossier Thomas Sankara. Et selon eux, plus d’une dizaine de personnes, dont Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré, vont être jugées selon les cas, d’attentat à la sûreté de l’État, de complicité d’attentat à la sûreté de l’État, d’assassinat et de complicité d’assassinat, de recel de cadavre, de faux en écriture publique et de subordination de témoins.

Promesses non tenues du Président Français

Cependant, le réseau a émis des sérieuses inquiétudes quant à l’évolution du dossier en France. Le réseau accuse la France de retarder le dossier et de freiner l’ouverture du procès. En effet, Selon le réseau, les promesses faites par le président Français, Emmanuel Macron lors de sa visite du 28 Novembre 2017 à Ouagadougou de « déclassifier » et permettre la « consultation » de « tous les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat…couverts par le secret professionnel » n’ont pas été tenues. Pour le réseau, jusqu’à ce jour, «la France n’aurait toujours pas livré le 3e lot d’archives promise. ». Ce qui selon eux retarderait sérieusement l’aboutissement du dossier. « Il apparait que les retards dans l’ouverture du procès proviendraient donc de la lenteur de la France. », affirme le comité.

Le réseau dénonce « vigoureusement » ces retards et exige du gouvernement français que « ce 3e lot soit transmis au Burkina Faso ». Le réseau soutient qu’il prendra des dispositions pour que certains députés « interpellent le gouvernement français afin que celui-ci s’explique sur ce retard ».

Le réseau a par ailleurs exprimé ses inquiétudes à l’idée que le procès se tienne sans la présence de l’ancien président Blaise Compaoré. Il a appelé « les forces démocratiques de Cote d’ivoire » à exiger du gouvernement ivoirien l’extradition effective de l’ancien président Burkinabè Blaise Compaoré au Burkina Faso.

Notons que le Président du Faso, Roch Kaboré a, au terme de la cérémonie commémorative de l’assassinat du père de la révolution le 15 octobre dernier, affirmé espérer un procès au premier trimestre 2021.

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