L’Assemblée nationale a auditionné le 26 novembre 2021, le gouvernement sur la situation sécuritaire au Burkina Faso. Une situation en nette dégradation avec l’attaque d’Inata dans le Soum.
Plusieurs préoccupations des députés des différents parlementaires sur la recrudescence des attaques terroristes, l’inexistence de cohésion au sein des FDS, en passant par la périodicité des primes des FDS sur le terrain de combat, l’adaptation des armes utilisées par les FDS et le matériel pour la détection des mines ont été adressées au ministre de la défense par des groupes parlementaires, le Général de Brigade Aimé Barthélémy Simporé.
Il s’agit des groupes parlementaires, le groupe Paix, Justice et Réconciliation nationale (PJRN), le groupe parlementaire Union pour le Progrès et le Changement (UPC), le groupe parlementaire Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD), le groupe parlementaire Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) et le groupe Rassemblement pour la Démocratie et la Justice (RDJ). Face à toutes ses préoccupations, le ministre de la Défense, le Général de Brigade Aimé Barthélémy Simporé, dans exposé a essayé d’apporter des éléments de réponse aux différentes questions.
D’entrée, le ministre de la défense, le Général de Brigade Aimé Barthélémy Simporé a fait le scanner de la sécurité intérieure. Selon le ministre Simporé, de 2017 à 2021, le gouvernement a construit 27 commissariats départementaux de police et 9 gendarmeries avec d’autres infrastructures. En ce qui concerne le budget, à en croire le ministre de la défense, le portefeuille de la défense et de la sécurité est passé de 157 ,97 milliards de FCFA en 2016 à 428, 32 milliards de F CFA en 2021.
Pour le département de la sécurité, le budget est passé de 62,7 milliards en 2015 à 72,89 milliards de F CFA en 2016 et à 130 milliards de F CFA en 2021 ; le budget accordé au ministère de la défense est passé de 94,27 milliards de F CFA en 2016 à 288,94 milliards de FCFA en 2021 ; et le budget de l’Agence nationale des renseignements est passé de 1,07 milliards de F CFA en 2016 à 8,68 milliards en F CFA en 2021.
Défense nationale
Au niveau de la défense nationale, selon le ministre, l’armée fait face à une nouvelle forme d’agression qui nécessite une adaptation. Avec l’acquisition des engins de détection en cours d’obtention, et le déploiement de 20 GARSI opérationnels, les lignes vont bouger dans le secteur de la défense. « Les terroristes ne sont pas plus armés que ses hommes mais ils font croire qu’ils ont des armes plus puissantes, alors qu’il n’en est rien » a soutenu le ministre Simporé.
Pour venir à bout de cette nébuleuse, le Général Simpore a parlé de la stratégie Nexus « Appelé ‘’nexus triangulaire’’ gouvernement-population, c’est un vieux concept de toutes les guerres insurrectionnelles ou contre insurrectionnelles. Un vieux concept qui a été remis à jour par plusieurs stratégistes qui disent que les fondements de la victoire de ce type de guerre, c’est une relation triangulaire forte entre le gouvernement ses forces de défense et de sécurité et ses populations. Que les trois dimensions de ces triangles soient solides; si elles ne sont pas solides, il est difficile de gagner cette guerre parce que dans cette guerre, les populations sont les centres de gravité » a expliqué, le Général Barthélemy Simporé.
Devant les députés, le ministère de la défense reconnaît qu’il y a des difficultés mais reste confiant. « Nous, nous sommes confiants! C’est vrai que nous traversons une situation difficile pour nos populations. Nous comprenons, nous partageons les peines de la population. Effectivement il y a des endroits où il y a un problème de ravitaillement » a déclaré le ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants, le Général Barthélemy Simporé.
Interruption de la connexion mobile
Sur la question de la coupure la connexion mobile, il a, toujours au nom du gouvernement, exprimé ses regrets à l’ensemble des citoyens et a invité les populations à la retenue et à la collaboration avec les FDS. Selon le ministre de la défense les questions militaires restent telles, et les difficultés que traverse la Nation doivent être appréhendées avec le souci de préserver sa cohésion et son efficacité. Le Général de Brigade a fait savoir que dans la lutte contre le terrorisme, il faut surtout travailler à réduire la « complicité locale ».
Devant la situation, un appel a été lancé aux leaders coutumiers et religieux et l’ensemble des populations à s’impliquer davantage dans la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation.