Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 11 000 Burkinabè se retrouvent menacés par la famine.
Malgré une saison agricole globalement satisfaisante en 2020, la situation alimentaire du Burkina Faso reste préoccupante. C’est la conclusion d’un rapport de la FAO et du PAM sur la situation alimentaire dans le monde.
Selon le rapport, le Burkina Faso, le Nord-est du Nigéria, le Soudan du Sud et le Yémen pourraient connaitre une faim aigüe.
Les deux agences onusiennes soutiennent que l’escalade des conflits ainsi qu’une nouvelle réduction de l’accès humanitaire pourraient en être la cause.
Selon le site d’information de la FAO, le système d’alerte précoce des points chauds d’insécurité alimentaire aiguë de l’ONU décrit à ce stade, une combinaison toxique de conflits, de déclin économique, de conditions climatiques extrêmes et de la pandémie de Covid-19, qui poussent plus profondément les gens dans la phase d’urgence de l’insécurité alimentaire.
Le nombre de personnes souffrant de la faim a triplé au Burkina Faso
Le Burkina Faso enregistre la plus forte augmentation. Le nombre de personnes souffrant désespérément de la faim a presque triplé par rapport à 2019.
La FAO et le PAM expliquent cette détérioration de la situation par l’augmentation des conflits, des déplacements ainsi que l’impact lié au coronavirus sur l’emploi et l’accès à la nourriture.
La dernière analyse du Cadre intégré de classification de la phase humanitaire et de la sécurité alimentaire (CIC) publiée en juillet 2020 a d’ailleurs confirmé que deux provinces du Nord du Burkina Faso (Soum et Oudalan) sont déjà en situation d’urgence (phase 4).
Et plus de 11.000 personnes sont en situation de catastrophe (phase 5 du CIC), dans un contexte de détérioration significative de la sécurité alimentaire et de problèmes de déplacement et d’accès liés à un conflit rapide et généralisé.
Un phénomène global néfaste
Au total, ce sont 20 pays qui sont davantage exposés à un risque de détérioration de l’insécurité alimentaire aiguë. D’une manière générale, les principaux facteurs de la faim sont l’expansion et l’intensification de la violence, les crises économiques exacerbées par l’impact socio-économique de Covid-19, les conditions météo extrêmes, les menaces transfrontalières comme l’invasion de criquets pèlerins et le manque d’accès humanitaire.
Selon les estimations du rapport, 22 millions de personnes sont désormais en situation d’insécurité alimentaire aigüe en République démocratique du Congo, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré pour un seul et même pays.
La situation est également catastrophique au Yémen, où l’insécurité alimentaire déjà présente, associée au conflit et à la crise économique qui ne cesse d’empirer, pourrait davantage exacerber l’insécurité alimentaire déjà alarmante.