Lancé le 13 octobre dernier, l’audit externe et indépendant du fichier électoral de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a livré son verdict ce 21 Octobre 2020. Les résultats issus de ce processus présentent d’importantes forces à mêmes de permettre la tenue d’élections fiables, inclusives, crédibles et qui auront la confiance de tous les acteurs.
Pendant sept jours, les experts indépendants de l’Union Africaine(UA) de l’Organisation internationale de la francophonie(OIF) et de l’Union Européenne (UE) ont extirpé du fichier électoral les données désuètes. En rappel, la révision exceptionnelle organisée par la commission électorale nationale indépendante(CENI) du 1er Janvier au 17 Juillet 2020 a permis à deux millions trois cent soixante-dix-sept mille six cent une (2.377.601) personnes de s’enrôler.
Selon les auditeurs, le fichier dégage, à l’analyse, des forces et des faiblesses. Au titre des forces, la CENI a garanti l’unicité de chaque électeur sur le fichier en procédant à un important dédoublonnage des enrôlements multiples avec un million quatre sept vingt-cinq (1 425 725) enregistrements identifiés et supprimés sur la base des données de 2012 à 2020. Ces opérations ont permis de garantir le caractère inclusif du fichier électoral burkinabè qui atteint aujourd’hui six millions quatre cent quatre-vingt-dix mille neuf cent vingt-six (6 490 926) électeurs. Dans le cadre des révisions exceptionnelles en marche depuis 2012, la CENI a mené des opérations d’envergure et régulières tout en améliorant la qualité des données du fichier électoral.
Toutefois, selon Cyril Kulenovic, chef de mission des experts, la CENI traine toutefois, des faiblesses occasionnant l’empilement de données obsolètes dans le fichier entre 2012 et 2015 soit entre 280 000 à 300.000 décès dont le fichier ne s’en est pas débarrassé. Ces faiblesses seraient liées à une instabilité juridique et structurelle de l’institution. En effet, douze révisions du code électoral sont intervenues de 2001 à nos jours, selon les experts.
En conclusion, les vingt-deux experts ont conclu à un fichier électoral constamment amélioré mais qui ne peut faire l’économie d’une refonte compte tenu de ses limites. En vue de parfaire le fichier électoral les experts ont formulé des recommandations à l’intention du gouvernement et du législateur. Il s’agit entre autres de l’intégration dans le code électoral de la possibilité pour la CENI d’initier une refonte du fichier électoral au moins tous les 10 ans et de continuer d’œuvrer en parallèle à la mise en place d’un état civil efficient d’identification unique permettant à long terme de disposer de listes électorales permanentes.
Enfin, les experts recommandent la dynamisation de la synergie d’actions entre la CENI, l’office national d’identification (ONI) et la direction générale de la modernisation de l’état civil pour travailler sur le long terme à un projet listes électorales permanentes.