Suite à la visite inopinée du ministre de la santé au CHR de Koudougou, la section régionale de « SOS. Sang » a tenu une conférence de presse le lundi 19 juillet 2020. L’objet de cette rencontre avec les médias était pour la structure de donner sa lecture du constat fait par le ministre.
La section régionale Centre-Ouest de « SOS-Sang », organisation qui œuvre pour la promotion de la santé de la population dans ladite région a donné sa lecture de la visite surprise du ministre de la santé au CHR de Koudougou et au CMA de Réo. En effet, « le 11 juillet 2021, le ministre de la santé, le Pr Charlemagne Ouédraogo a effectué une visite inopinée au (CHR) de Koudougou et au centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Réo. Lors de cette visite, il a fait l’amer constat qu’aucun médecin n’était présent aux urgences, à la maternité, ni à la pédiatrie et encore moins à l’imagerie aux heures de travail. Abdoulaye Ouédraogo, médecin généraliste et Chef de service des urgences médicales du CHR, avait justifié leur absence par l’insuffisance du personnel mis à la disposition du CHR ». C’est ainsi, en relatant les faits que Jean Bosco Zoundi, président national de l’association SOS-Sang a estimé que cela ne devait pas justifier l’absence d’un agent à son poste, car le temps de réaction des équipes médicales est un facteur primordial dans la prise en charge d’un malade.
Il affirme, cependant être conscient que la disponibilité des moyens humains, matériels et techniques, permet une meilleure prise en charge des malades, tout en précisant « la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a ». Le Burkina Faso dira-t-il, a les moyens limités pour doter chaque service de moyen dont il dispose. Aussi, il a invité chaque agent à faire de son mieux et travailler avec les moyens de bord. Pour le président de « SOS –sang », il estime « qu’il n’est pas acceptable que des agents payés par l’argent du contribuable se dérobent de leurs obligations sous le prétexte qu’ils n’ont pas tous les moyens leur permettant de travailler ».
A l’entendre, si rien n’est fait, plus personne ne fera son travail au Burkina Faso. « Il faut que chaque responsable de service sache que ce n’est pas la quantité qui fait le travail mais plutôt la qualité doublée d’une meilleure organisation» a-t-il poursuit.
La mauvaise utilisation de la gratuité des soins
Lors de la rencontre avec les hommes et femmes de médias, le président national de « SOS-sang », a déclaré que bien d’autres problèmes ont existé et existent toujours dans les CHR et n’ont pu être dénoncé par le passé, notamment la mauvaise utilisation de la gratuité des soins au sein même du CHR de Koudougou. Un sujet sur lequel Jean-Bosco Zoundi a prévu de revenir.
Le bon traitement des patients étant le leitmotiv de l’association « SOS sang », son président a tenu à encourager le ministre de la santé à poursuivre ce genre de visite car elles permettent de mettre à nu des pratiques qui nuisent au bon fonctionnement des centres de santé. Aussi, il a invité le ministre à secouer le cocotier pour impulser un nouveau dynamisme dans son département.
Tout en reconnaissant que tout n’est pas rose, le premier responsable de l’association estime qu’« En matière de santé, on ne doit pas tâtonner, il ne doit pas avoir de réserve en matière de santé. On doit toujours répondre présent pour que des malades puissent retrouver la pleine forme ». Pour ce faire, il a lancé une invite au gouvernement afin d’améliorer davantage les plateaux techniques des hôpitaux et à motiver les médecins qui se battent jour et nuit au chevet des malades. Pour ce fait, il a proposé que 50% des frais de prestation en dehors des heures de service soit reversé aux médecins et les 50% autres dans les caisses de l’État.
Emmanuel Badini
Correspond Koudougou