La bataille fait rage actuellement autour de l’élection du nouveau président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI). La course pour le poste tant convoité de président de la CENI trahit malheureusement une bataille pour le contrôle de l’Institution.
La première victime de cette bataille risque d’être le président sortant, Newton Ahmed Barry dont le poste suscite tant de convoitises chez certains partis, notamment le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) suspecté de vouloir propulser à la tête de la commission électorale un de ses militants sous le couvert de la chefferie coutumière. D’abord, certains activistes ont tenté de discréditer Newton Ahmed en faisant fuiter une lettre du Ministre de l’économie, des finances et du développement qui refusait l’autorisation de régulariser certaines dépenses opérées dans l’urgence avant un audit préalable.
L’intention de nuire était d’autant manifeste que ces activistes ont omis de publier la seconde lettre du même ministre qui, après l’audit, a autorisé la régularisation demandée. Dès lors, le président de la CENI savait que cette cabale montée à dessein ne visait ni plus ni moins qu’à ternir son image pour le dépouiller par la suite de son poste.
Ensuite, le bénéficiaire de son éviction serait le Chef de Sao, représentant de la Chefferie coutumière à la CENI. En effet, selon une règle non écrite, le poste de président est tournant entre les représentants de la société civile au sein de la CENI. Après donc la communauté protestante avec feu Moussa Michel Tapsoba, celles catholique et musulmane avec respectivement Barthélémy Kéré et Newton Ahmed Barry, c’est au tour de la chefferie coutumière de diriger la CENI. Il se trouve que le représentant désigné par la chefferie coutumière est un militant reconnu du parti au pouvoir dans la province du Kourouwéogo.
Il suffit d’une recherche rapide sur internet pour se rendre compte que le Chef de Sao, ancien député du CDP a effectivement migré au MPP où il a joué un rôle très actif lors de la dernière campagne présidentielle et législative de 2020. L’opposition politique le récuse d’ailleurs, car estimant, à juste titre, que l’on ne peut pas confier la responsabilité de la présidence de la CENI à une personnalité reconnue pour son militantisme partisan.
Enfin, sans que l’on ne sache pourquoi, le ministre de l’administration territoriale, Clément Sawadogo semble engagé dans une course contre la montre pour l’élection du Président de la CENI. A peine le décret portant nomination des membres de la CENI est adopté en conseil des ministre le mercredi 7 juillet, que le ministre Clément Sawadogo, écrit aux commissaires désignés pour les convoquer à une session consacrée à l’élection du bureau le lundi 12 juillet dans l’après-midi. A la dernière minute cette élection a été reportée au Jeudi 15 juillet.
Autant dire que cette équipe de la CENI démarre mal son mandat. La suite des événements nous situerons.