Burkina Faso : 444 commerçants épinglés pour non-respect des prix des produits de grande consommation

Le ministère de l’industrie, du commerce et l’artisanat était face aux hommes de média ce jeudi 1er juillet 2021 pour donner sa lecture sur la problématique de l’évolution des prix des produits de grande consommation. Des opérations de contrôle ont permis d’épingler 444 commerçants véreux et de nouvelles boutiques témoins seront ouvertes pour juguler ce problème.

Les services du ministère en charge du commerce ont fait le point  de l’évolution des prix des produits de grande consommation notamment les prix des céréales comme le maïs, le riz, le mil, le sorgho, etc. Selon les conférenciers du jour, cette flambée des prix de ces produits est due à la survenance de la pandémie mondiale du coronavirus qui a entrainé la hausse des prix des matières premières et du fret. D’où l’augmentation des prix des produits de première nécessité. A cela s’ajoute la crise sécuritaire nationale qui a occasionné le déplacement des populations des zones agricoles vers les zones urbaines. Ce qui a causé la baisse de la production agricole et la montée des prix des produits.

A cette double crise, il convient de relever que les hausses du cours mondial de certains produits importés et du cours de la devise du dollar américain expliquent une hausse des prix de revient de certains produits de grande consommation importés comme le riz. A titre illustratif, au niveau mondial, l’indice FAO des prix des produits alimentaires a enregistré une hausse de 4,8% entre avril et mai 2021 et pas moins de 39,7% de plus que sa valeur à la même période de l’année précédente.

Le présidium lors de ce point de presse @InfoH24

Au Burkina Faso, on note une augmentation de 3,9% en moyenne entre février, mars et avril 2021. A titre d’exemple, de janvier à juin 2021, le prix du maïs a augmenté de 27%, celui du sorgo de 6%, le riz brisure importé a grimpé de 5%, le mil de de 0,97% comparativement à la même période de l’année passée. Depuis le début de l’année 2021, des opérations de contrôle ont été effectuées sur 13 559 commerçants sur toute l’entendue du territoire nationale selon Boubacar Traoré, secrétaire général du ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat. Il ressort de ces contrôles que 444 commerçants ne respectent pas les prix sur certains produits et par conséquent ont été verbalisés et ont reçus des contraventions.

Boubacar Traoré, SG du ministère du commerce @InfoH24

Toujours selon Boubacar Traoré, des actions sont entreprises par le gouvernement pour contrer cette flambée des prix et limiter ses effets sur le pouvoir d’achat du consommateur. Il s’agit entre autres de la suspension de la délivrance des autorisations spéciales d’exportation des céréales locales depuis fin 2019 afin de disponibiliser les produits sur place, l’intensification des opérations de contrôle des prix des produits de grande consommation, le relevé hebdomadaire des prix et des stocks, la lutte contre les exportations frauduleuses et le stockage clandestin de ces produits, l’ouverture de 121 boutiques témoins au Sahel, au Centre-Nord, au Nord et à l’Est, du 30 mars au 28 juin 2021, et la distribution gratuite de janvier à juin 2021 de plus de 30 000 tonnes de vivres aux personnes déplacées internes.

Les journalises et participants à cette conférence de presse @InfoH24

D’autres actions sont envisagées par le gouvernement pour renforcer les actions en cours. Il s’agit essentiellement de l’ouverture de 244 nouvelles boutiques témoins afin de couvrir toutes les communes du pays pour ravitailler la population en céréales à hauteur de 175 000 tonnes par an, la poursuite des efforts de mise à disposition des denrées alimentaires à des prix subventionnés à hauteur de 50%  par la SONAGESS et en quantité suffisante. Il y a aussi la fixation des prix des céréales telles que le mil, le sorgho, le maïs, l’intensification des contrôles pour faire respecter les prix fixés, les poids et éviter également les spéculations pratiquées par certains commerçants, etc.

Pour Boubacar Traoré, le contrôle des prix est une opération de longue haleine qui nécessite donc la collaboration des populations.

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