Dans le but de susciter un débat citoyen autour du budget de l’Etat, le Secrétariat Permanent des Organisations Non Gouvernementales (SPONG) en collaboration avec le Centre de Recherche Appliquée en Finance Publique (CERA-FP) ont mené des analyses citoyennes sur le projet de loi de finances rectificative 2021. La présentation des résultats de cette étude est intervenue ce vendredi 7 mai 2021 à Ouagadougou au cours d’une conférence publique.
Le secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) et le Centre de Recherche Appliquée en Finance Publique (CERA-FP) ont présenté les conclusions de l’étude citoyenne sur la loi de finances rectificative 2021 ce vendredi 7 mai 2021. Cette étude s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de ‘’Renforcement du contrôle citoyen des politiques publiques par les OSC pour une gouvernance favorable aux populations du Burkina Faso’’, financée par l’Union Européenne avec l’accompagnement technique de OXFAM/Burkina.
Depuis 2018, il s’est agi de construire durablement la participation citoyenne et les capacités d’influence de la société civile dans tous les processus de développement dans un souci permanent d’accompagner la redevabilité aussi bien à l’échelle nationale que locale. L’objectif est de susciter un débat citoyen autour du budget de l’Etat, exercer le contrôle citoyen du budget, et faire des propositions alternatives à celle de l’Etat d’autant plus qu’il n’y a pas actuellement de référentiel national de développement depuis l’expiration du plan national de développement économique et social (PNDES) en fin 2020.
Pour l’année 2021 en particulier, le travail de cette analyse citoyenne a porté sur le projet de loi de finances rectificative dans un contexte marqué par la crise sanitaire du coronavirus, de l’insécurité et la formation d’un nouveau gouvernement au début de l’année 2021.
Pour Hermann Doanio, secrétaire exécutif du CERA-FP, cette conférence publique permettra d’échanger avec les ministères sectoriels, les parlementaires, la société civile et les médias sur la loi de finances rectificative 2021 actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale. Pour lui, il s’agit de pouvoir interpeller l’Assemblée Nationale pour qu’elle prenne en compte les préoccupations et les aspirations des populations dans l’examen et l’adoption de cette loi. Herman Doanio reconnait que certaines préoccupations sont prises en compte dans cette loi de finances rectificative 2021 mais d’autres aspects restent à améliorer notamment le volet recettes.
Pour Pierre Omar Ouédraogo chargé de programmes du SPONG, il faut mobiliser les acteurs à tous les niveaux pour remédier à ces insuffisances constatées dans le projet de loi de finances restrictive 2021. « Déjà il faut que les gens prennent conscience que la population qui est détentrice de droits est détentrice aussi d’obligations. C’est ensemble qu’il faut construire et nous allons mener des plaidoyers auprès du gouvernement et l’Assemblée Nationale pour que le budget proposé soit bien connu par toute la population et qu’on ait beaucoup plus d’efficience dans son exécution » a-t-il déclaré.
En rappel, la loi de finances rectificative, c’est 2 128,98 milliards de FCFA avec des dépenses prévues à hauteur de 2 669,78 milliards de FCFA soit un déficit d’un peu plus de 540 milliards FCFA. Pour ce besoin de financement, le gouvernement veut faire recours aux emprunts obligataires et aux ressources de trésorerie.